(De l’envoyée spéciale de l’ACP à Genève, Evelyne Luyelo)

Genève – 73% des femmes journalistes à travers le monde ont déjà été victimes d’attaques en ligne, selon une étude de l’UNESCO menée auprès de 900 professionnelles des médias, a confié vendredi, un membre du Haut-commissariat aux droits de l’homme, au cours d’un entretien avec la presse à Genève.

« Certaines femmes ont subi différentes formes d’attaques en ligne comme des menaces de meurtre, de viol et autres violences sexuelles, fausses nouvelles, “doxing’, “trolling”, “sextortion”, dissémination d’images intimes et campagnes de diffamation», a affirmé M Renaud de Villaine, membre du Haut-commissariat aux Droits de l’homme des Nations Unies, section état de droit et démocratie, lors de la 52ème session des Nations unies.

Il a souligné que l’étude de l’UNESCO vient de démontrer que 20% des femmes journalistes interrogées ont subi des attaques physiques en lien avec le harcèlement en ligne.

Pour lui, le rapport sous examen prouve que la Chine, le Myanmar, l’Egypte, le Vietnam et la Biélorussie sont les pays les plus concernés. Selon la même source, en 2022, 86 journalistes ont été tués à travers le monde contre 55 en 2021.

L’étude de l’UNESCO révèle également que la grande majorité des journalistes tués sont des journalistes d’investigation qui ont dénoncé des cas de crimes organisés ou de corruption.

« L’impunité dans certains pays favorise les assassinats des journalistes, car la plupart d’auteurs sont connus », a déploré ledit rapport.

L’aspect législatif n’épargne pas non plus les journalistes, car certains pays votent des lois pour restreindre la liberté d’expression, une situation qui étranglee des journalistes, a indiqué certaines citations contenues dans ledit rapport.

Signalons que cette séance a eu lieu dans le cadre d’un projet de la mission permanente de la Norvège qui invite depuis trois sessions des journalistes des pays du tiers monde à Genève, en Suisse, pour que ces derniers s’imprègnent de la situation des droits de l’homme à travers le monde.

Cette année, 18 journalistes dont 15 femmes et 3 hommes ont été invités à cette 52ème session à Genève. Deux journalistes de la République démocratique du Congo ont été invités à participer à ces assises.