Agadez, 16 Mai (ANP) – Les femmes nigériennes ont osé et gagné le pari  difficile d’exercer des métiers sans trop d´écorchures dans un milieu où le monopole masculin s´était imposé durant des décennies. C’est un vrai défi qui a été relevé par nos sœurs,  qui aujourd’hui autant que les hommes,  exercent en tout professionnalisme le métier de scientifique, cinéaste, médecin, réalisatrice, responsables  d’entreprise, artistes etc…En effet elles ont démontré à la face du monde que l’esprit d’initiative et la ténacité ne sont pas réservés qu’aux hommes. Mieux elles sont aujourd’hui traitées à la hauteur de leurs compétences et sans discrimination en dépit d’un contexte où l’appartenance politique est devenue la clé de la réussite. A titre d’exemple, la nigérienne Fadji Maïna, originaire de Zinder, est à la Nasa et occupe une place que le politique  ne peut offrir  à personne. Les exemples  de réussite sont là et les réalités à toucher du doigt.

Les questions de genre et de développement s’inscrivent déjà dans une longue histoire qui a bien démarré à la veille de la conférence nationale souveraine du Niger quand  les femmes ont bataillé pour faire valoir leurs droits, ce qui a été concrétisé par l’institution en  1992 d’une journée nationale de la femme. La journée nationale de la femme a été célébrée  cette année  au titre de la région à Aderbissanat, à  160kms au sud d’Agadez sous le thème «Femmes et développement durable ».

Le thème choisi dira le maire de la commune rurale d’Aderbissanat M. Boubacar Bahani permettra de réfléchir sérieusement sur les défis actuels et les stratégies  pour que la femme  soit au centre de toutes les questions de développement. Au titre des défis qui affectent la région le maire a cité entre autres : le faible taux de scolarisation, d’alphabétisation et de formation professionnelle des femmes et de la jeune fille, la faible culture de l’entreprenariat féminin, les difficultés d‘écoulement des prodiguons agricoles et artisanales etc.

Pour le cas de la région d’Agadez,  il faut retenir que  la société traditionnelle touarègue, par exemple, de nature matrilinéaire accordait une grande place à la femme. Cette dernière était la dépositaire de la culture touarègue.

La femme touarègue détenait aussi des droits de propriété ; tout ce qui matérialisait la cellule familiale lui appartenait en commençant par la tente et son contenu. En cas de séparation, l’homme n’avait droit qu’à son apparat au sens strict du terme.

Au cours des dernières décennies, cette condition a profondément changé, du moins pour les femmes ayant quitté leur région d’origine. L’exode massif des Touaregs, leur sédentarisation, l’installation de beaucoup d’entre eux dans des villes comme Agadez ainsi que les mutations économiques expérimentées à la faveur de ces bouleversements ont recomposé les rôles et les statuts.

Pour de nombreuses femmes, le développement touristique à Agadez a indiscutablement permis à un grand nombre de femmes touarègues de tirer des revenus nouveaux à travers l’artisanat où les femmes était principalement organisé en groupements collectifs.

AH/SML/ANP/104/Mai 2023