Passionnées et valorisant leur culture, de nombreuses œuvres des femmes gabonaises se hissent sur les scènes nationales et internationales et font connaître les us et coutumes du Gabon. Les auteures sont passées leaders dans leur domaine culturel.

Au Gabon, Justine Elo Mintsa épouse Mintsa Mi Eya n’est plus à présenter. Née en 1949 à Oyem, dans le nord du Gabon, elle est enseignante chercheure, spécialisée en littérature anglaise, actuellement retraitée de l’université Omar Bongo. Davantage connue comme écrivaine, les fictions et les documentaires sont ses champs de prédilection. Auteure de plusieurs œuvres littéraires dont «L’histoire d’Awu», «Premières Lectures», pour ne citer que celles-là, elle met en avant la culture gabonaise dans ses productions. Sa fiction met en scène des personnages dans des conditions et situations traversées par l’homme ou la femme africaine d’aujourd’hui tiraillée entre la tradition et la modernité. En ce qui concerne le volet documentaire de sa production littéraire, elle est une farouche défenseure de notre identité culturelle. Cette écrivaine respecte la tradition dès lors qu’elle ne va pas à l’encontre des droits humains. Grâce à ses œuvres, la transmission intergénérationnelle est perceptible sur la jeunesse. «Ce qui est gratifiant, c’est que beaucoup de gamins viennent vers moi avec un grand sourire et me disent : Madame, Premières Lectures, c’est le premier livre que j’ai lu en entier. Et d’autres ajoutent même : «Il faut écrire la suite, le retour de Brian», avoue-t-elle. Pour cela, elle peut être fière de son impact dans la société. Sur un tout autre plan, si les femmes ont longtemps servi de modèles photographiques, elles participent aujourd’hui pleinement au mouvement d’avant-garde. Bunny Claude Massassa est une jeune photographe gabonaise pluridisciplinaire, manager de Dwabi Studio, studio photo créatif et écoresponsable. Son activité est axée sur les industries créatives et culturelles. Elle a représenté le Gabon dans plusieurs pays : Sénégal, Ouganda, France, Etats-Unis, Zimbabwe, à travers ses œuvres d’art.
Leader dans un secteur peu développé au Gabon par les femmes, elle est un exemple pour la jeunesse. Avec des jeunes friands des réseaux sociaux (62% selon le DigitalReport de 2022), il est important pour elle de créer des contenus qui puissent être informatifs, éducatifs, créatifs, et de divertissement destinés à cette cible de la population, a-t-elle expliqué. Un chemin qui n’a pas été sans embuches, a expliqué Bunny Claude Massassa : «Etant femme dans un milieu d’hommes, les débuts n’ont pas été faciles. Mais quand on a des objectifs et qu’on suit un cap, rien ne peut nous arrêter. Aujourd’hui ce que les gens appellent difficultés, moi je les nommerai des raisons de continuer et de s’affirmer», s’est-elle exprimée.