Abidjan, 09 novembre 2021 (AIP)- Les bénéficiaires du projet d’Autonomisation des femmes et dividende démographique au Sahel (SWEDD), basées dans la localité de Bazré, dans le département de Sinfra, ont été instruites sur les questions de compétences de vie, de santé sexuelle et reproductive et de scolarisation de la jeune fille, dans le cadre de la mise en œuvre d’une deuxième phase du projet.

En compagnie d’une délégation de la Banque mondiale conduite par la  directrice régionale pour le capital humain en Afrique, Dena Ringold, la ministre de la Solidarité et de la Lutte contre la pauvreté, Myss Belmonde Dogo, y a effectué le déplacement samedi 06 novembre 2021.

Elle voulait suivre les échanges entre les femmes bénéficiaires du projet et leurs formateurs sur les acquis de la formation sur les notions de planning familial, de santé reproductive et sexuelle, des violences basées sur le genre, de l’alphabétisation, de l’hygiène menstruelle et les grossesses précoces dans cette localité du centre ouest de la Côte d’Ivoire.

Une des bénéficiaires du projet SWEED, âgée de 24 ans et mère de trois enfants, du nom de Niantien Lou Boli Adélaïde témoigne que c’est à la suite des séances de formation qu’elle a compris mieux l’importance du planning familial.

« Le module qui m’a le plus intéressé est celui de l’espacement des naissances. En mettant en pratique les enseignements, je pourrai mieux m’occuper de mes enfants et développer une activité génératrice de revenus afin d’être autonome », a-t-elle affirmé.

Tout comme les femmes, les jeunes garçons âgés de 14 à 24 ans font aussi partie des cibles de ce projet. « Le Club des maris et futurs maris » a été mis en place dans l’application du projet pour former ces époux et potentiels époux. Ils pourront alors prendre leur vie en main, mais aussi accompagner leurs femmes, pour un impact positif sur leur famille et leur communauté.

Selon les responsables du projet SWEDD Côte d’Ivoire, certains hommes s’opposent aux changements positifs de comportements des épouses. Ces derniers accueillent mal le fait que les femmes reçoivent des instructions sur  le planning familial et l’utilisation des méthodes contraceptives. Associer les hommes aux programmes de formations devrait permettre à tout le monde, hommes et femmes, d’éviter les tensions dans les différents ménages. Et dans les communautés, cela pourrait réduire la violence à l’égard des femmes, en aidant à  préparer à la vie de couple.

Les formateurs ou mentors ont rassuré la ministre Myss Belmonde Dogo et la délégation de la Banque Mondiale sur le changement d’attitudes des bénéficiaires, depuis les premières séances de formation. Ces encadreurs ont aussi souhaité la continuité de ce projet afin de permettre à toutes les cibles de préserver les acquis de ce qu’elles ont appris.

Au cours des échanges, plusieurs doléances ont été faites par les bénéficiaires sur le financement et le suivi des activités génératrices de revenus.

Sur ce point ,Mme Dogo a expliqué que « l’activité génératrice de revenus est la finalité et non l’entame du projet SWEDD ». Pour elle, il faudrait dans un premier temps accentuer sur la formation et l’alphabétisation des non scolarisés et déscolarisés afin que tous les bénéficiaires aient une connaissance de base et une confiance en eux. C’est en cela qu’ils pourront bénéficier d’un financement pour la réalisation d’une activité ».

Le Projet SWEDD est financé par la Banque mondiale pour optimiser l’éducation et l’autonomisation de la jeune fille dans les pays du Sahel, depuis 2017. Cette visite se situe dans le cadre de la mise en œuvre de la deuxième phase du projet SWEDD en Côte d’Ivoire. Les échanges avec les bénéficiaires vont servir d’évaluations et de suggestions pour l’amélioration de la phase en cours depuis 2019.