Odienné, 25 mars 2022 (AIP)- Une campagne de promotion des « espaces sûrs » a été lancée à Odienné qui va parcourir les communautés bénéficiaires de cette déclinaison du projet Autonomisation des femmes et dividende démographique au Sahel (SWEED).

Le quartier Bramokoté a accueilli la première activité de sensibilisation, jeudi 24 mars 2022. La rencontre dans la cour de la mosquée a mobilisé des femmes et des hommes, autour du chef de quartier, Daouda Koné et de l’Imam Moussa Konaté.

Une communication du président de la Commission régionale des droits de l’homme du Kabadougou, Lamine Sy Savané, a marqué la session. Ce dernier a traité de droits de l’homme en général et de la femme en particulier. Il a aussi parlé de planification familiale et a souligné les avantages pour les femmes de fréquenter les « espaces sûrs ».

Une occasion également pour l’imam de la mosquée de Bramakoté de rappeler notamment les obligations des conjoints au sein du couple, selon les saintes écritures, en lien avec la préoccupation de la quête du plein épanouissement des familles.

L’ONG Alliance des religieux pour la santé intégrale et la promotion de la personne humaine (ARSIP), en charge de la mise en œuvre de ce volet communautaire du SWEED, conduit la campagne de sensibilisation dont l’objectif est de favoriser une meilleure perception, chez les hommes surtout, des « espaces sûrs » afin qu’ils consentent à laisser leurs épouses et leurs filles les fréquenter.

« Il nous revient de façon récurrentes que des maris, des parents sont encore réticents », a noté le superviseur du projet SWEED/ARSIP dans le Kabadougou, Nouho Konaté. Une posture dictée par des considérations socio-culturelles, dans un milieu fortement islamisé.

Pourtant, les espaces sûrs, qu’ils soient communautaires ou implantés en milieu scolaire ont pour vocation d’outiller les femmes et les jeunes filles dans le sens de leur autonomisation. En tant que cadre privilégié de formation et d’information sur les questions relatives notamment à la santé sexuelle et reproductive. Egalement d’acquisition de compétences de vie et de valeurs, a relevé M. Konaté.

L’ARSIP conduit ce volet du SWEED dans 20 régions dont le Kabadougou présentant des taux de fécondité élevés chez les adolescents, des proportions élevées de mariages précoces, une faible utilisation des services de santé de la reproduction/planification familiale et des taux faibles de scolarisation des enfants et surtout de maintien de la jeune fille à l’école.

Un aspect du projet centré sur l’implication des autorités et guides religieux et, chefs coutumiers dans la sensibilisation des communautés, en vue de l’acquisition de nouveaux réflexes, à même de favoriser l’autonomisation de la femme et de le jeune fille et de contribuer à l’atteinte du dividende démographique.

En déploiement dans sept Etats dont la Côte d’Ivoire, le projet SWEDD œuvre à accélérer la transition démographique pour créer les conditions d’un dividende démographique. Un Etat atteint le dividende démographique quand la part des jeunes dans la population augmente et le taux de fécondité diminue.