Libreville, le 08 mars 2022 (AGP) La célébration de la journée internationale des droits des femmes, a constitué l’occasion, pour la Banque Mondiale en collaboration avec le Programme Gabon Egalité, de présenter le 08 mars 2022 le Rapport « Les Femmes, l’Entreprise et le Droit 2022 » C’était à la faveur d’une Conférence de Presse, animée à Libreville, dans le 5éme arrondissement.
Axées essentiellement sur les avancées en matière des droits des femmes au Gabon, les différentes interventions ont effectivement permis de revenir concrètement sur les conclusions de cette 8éme étude d’une série annuelle du Groupe de la Banque Mondiale.

Il s’est agi pour les orateurs de rappeler le contexte de l’élaboration de ce rapport qui, selon eux, analyse les lois et les réglementations dans huit domaines qui affectent les opportunités économiques des femmes dans 190 pays…
Entre autres points évoqués, l’on peut noter singulièrement pour le Gabon, les réformes complètes réalisées ces dernières années dont la révision de son code civil et la promulgation d’une loi spécifique sur l’élimination des violences faites aux femmes, dans le cadre de l’ambitieux programme Gabon Egalité.
Il ressort également que grâce à ces réformes, le score moyen du pays est passé de 57,2 à 82,5 sur 100 ; ce qui est bien supérieur à la moyenne de la région de l’Afrique Subsaharienne qui est 71,5. Ainssi, le Gabon a progressé de 35 places et est désormais le 5ème pays au niveau régional Africain.
De l’intervention circonstancielle de la Représentante Résidente de la Banque Mondiale au Gabon, Alice Ouedraogo à celui de la ministre de la justice Gabonaise, Herlyne Antonela Ndembet, ép. Damas en passant par celle de la Coordinatrice Résidente du Système Nations Unies au Gabon, Dr Savina Ammassari pour ne citer que ces cas, il ressort que la femme occupe une place au cœur des actions menées.
Pour sa part, Alice Ouédraogo s’est dite honorée d’inaugurer la sortie dudit rapport, non sans relever que « Le thème de cette célébration cadre parfaitement avec les objectifs du rapport qui souligne les obstacles juridiques qui empêchent la pleine participation des femmes à la vie économique. Il est estimé que mondialement, sur 1,3 milliard de personnes vivant dans la pauvreté, 70% sont des femmes. Au Gabon, l’enquête pour l’évaluation de la pauvreté réalisé en 2017 a démontré que la pauvreté et l’extrême pauvreté affecte plus les femmes que les hommes. Réformer le corpus juridique est un premier pas, non seulement pour l’égalité des sexes, mais également pour l’autonomisation économique et financière des femmes », a-t-elle fait savoir.
Mme Julia Brown Muller, Spécialiste du secteur privé au siège de la Banque Mondiale à Washington DC a dit quant à elle, l’importance des réformes juridiques pour les femmes en général et singulièrement celles du Gabon. « L’égalité juridique est le vrai 1er pas de la légalité. Et l’égalité entre les sexes stimule le développement et la croissance économique », a-t-elle déclaré, avant de rassurer que le Gabon verra bientôt les effets positifs de ses réformes.
Toutefois selon elle, les femmes sont confrontées à des obstacles supplémentaires comme l’accès au crédit pour démarrer une entreprise et la violence domestique manifestée par les violences sexuelles…
Pour elle, « la mise en œuvre des lois ne devrait pas se limiter à leur promulgation…».
Mme la Ministre gabonaise de la justice, a également martelé sur l’importance et le caractère obligatoire de la promulgation de ces lois qui ont commencé par la formation des personnels juridiques et la formation des formateurs depuis quelque temps au Gabon.
Les progrès en matière des ODD ont également constitué la trame des échanges lors de cette grande messe consacrée à la femme. A cet effet, le tour est revenu à la Coordinatrice Résident du Système de l’ONU au Gabon de ressortir les défis du changement climatique qui ont, entre autres pour conséquence, la faim au milieu des populations, ainsi que les conséquences du conflit Homme/faune qui pousse les pachydermes à envahir les villages par manque de nourriture dans les forêts dévastées par ce phénomène.
Aussi, a-t-elle déclaré, « les ménages les plus pauvres sont les ménages qui ont à leur tête une femme. Il faut que les femmes participent dans l’analyse de données, la collecte et la prise de décision, les formations », avant de proposer par ailleurs, la nécessité d’une budgétisation basée sur le genre, en priorisant les besoins des femmes et des jeunes filles, etc.
Au terme de son intervention, elle a appelé les acteurs concernés de penser à la possibilité de passer d’une économie basée sur le pétrole à une économie verte, au regard du potentiel naturel dont regorge le pays.
Au terme des échanges, l’assistance a convenu de la nécessité d’une participation de tous aux actions et initiatives menées au profit de la femme.

Carine Edwige MINDZE