Dakar (APS) – L’Association des juristes sénégalaises (AJS) mise sur l’encadrement et la formation pour arriver à “un taux intéressant de femmes maires” à l’issue des élections locales du 23 janvier prochain, a indiqué mercredi à Dakar sa secrétaire générale, Zeynab Kane.

“Les femmes seront sauvées par la loi sur la parité parce que les listes doivent être paritaires. Notre souhait, c’est d’avoir un taux intéressant de femmes maires lors des locales 2022”, a souligné Mme Kane, docteur en droit.
Elle intervenait lors d’un panel organisé par l’Association des juristes sénégalaises, sur le thème : “Effectivité de la loi sur la parité : une exigence aux élections locales de janvier 2022”.
Des associations telles que le Conseil sénégalais des femmes (COSEF) et l’Observatoire national de la parité participent à cette rencontre, en même temps que des représentantes des partis et mouvements politiques en lice pour ces élections.
“Nous interpellons le gouvernement, car la loi sur la parité peut être effective s’il y a une volonté politique. Aussi, les femmes qui aspirent à des mandats doivent être formées, encadrées et accompagnées et nous ferons le plaidoyer” pour cela, a-t-elle dit, insistant sur la nécessité d’encadrer et de former “toutes ces femmes qui aspirent à des mandats”.
Revenant sur la loi sur la parité au Sénégal, elle a souligné qu’il y a lieu de “se poser des questions’’ sur son effectivité, “car nous avons vu lors des dernières élections la participation de listes non paritaires, l’existence de détracteurs de la loi sur la parité”.
Pour ces locales de 2022, “il y a beaucoup d’enjeux, notamment le fait que c’est une élection qui a été reportée plusieurs fois. Il y a de l’engouement et de l’effervescence avec les coalitions et mouvements de tous bords”, a-t-elle analysé.
La juriste et universitaire Fatou Kiné Camara, traitant du thème “Sens et portée de la loi sur la parité”, soutient que “la parité ne nous vient pas de l’extérieur”.
“La parité a toujours existé dans nos sociétés, et les femmes détenaient un pouvoir économique et avaient leur mot à dire dans la gestion des affaires publiques”, a-t-elle affirmé.
L’expert électoral Ndiaga Sylla, estimant que les grandes coalitions “ne favorisent pas la présence des femmes dans les listes’’, appelle “à l’adaptation des dispositions du code électoral, notamment pour les élections législatives, départementales et communales”.
L’Acte 3 de la décentralisation, entré en vigueur en 2014, “a institué une communalisation, mais nous devons aller vers des entités viables et surtout, revaloriser le statut des élus locaux”, a noté M. Sylla, évoquant la question de la parité et des enjeux des élections locales de janvier 2022.
“Il est pertinent de faire un rappel à la veille des élections locales de janvier 2022, d’attirer l’attention sur la loi de la parité qui doit être appliquée de façon stricte”, a souligné la représentante de la Fondation Konrad Adenauer à cette rencontre, Fatoumata Guèye Seck.
Dans un pays comme le Sénégal, “où le poids démographique des femmes est non négligeable, leur participation à la vie politique devient une nécessité”, a relevé la présidente de l’Association des juristes sénégalaises (AJS), Aby Diallo.
Mme Diallo estime que ce forum “est un cadre approprié pour promouvoir la participation des femmes à la politique, après le vote de la loi historique sur la parité absolue”.
“Cette loi est une réponse à la gouvernance participative et inclusive. Nous avons noté qu’il y a une faible volonté politique et même le bureau de l’Assemblée nationale n’avait pas respecté la parité pour cette législature”, a-t-elle affirmé dans son mot d’ouverture à ce forum national soutenu par la Fondation Konrad Adenauer.