Libreville (AGP) – Ayant remporté récemment, le Prix Agathe Okoumba D’Okwatsegue, édition 2022, axée essentiellement cette année sur les violences et l’égalité des genres en milieu scolaire, la Présidente de l’ONG « Agir Pour le Handicap à l’Ecole », Mme Annie Akendengue Djeni a saisi la circonstance pour présenter, entre autres, cette structure dont elle a la charge.

Question 1 : Pouvez-vous nous présenter succinctement l’ONG « Agir pour le Handicap à l’Ecole ?

Présidente de l’ONG : L’ONG Agir pour le Handicap (AHE) a été créée en 2017, avec pour mission principale l’inclusion scolaire/professionnelle des enfants et des jeunes en situation de handicap intellectuel et/ou moteur. Pour atteindre ses objectifs AHE a ouvert depuis 2018, le centre Xavier d’Education Spécialisée située au sein de l’ONG. Un partenariat avec le Complexe scolaire privé Michel Emmanuel qui permet l’inclusion scolaire. Les plus grands sont orientés en formation professionnelle (Cuisine et Pâtisserie, Couture, Coiffure et Esthétique).

Question 2 : Quelles sont les raisons qui vous ont motivé à mettre en place cette structure ? Et pourquoi les enfants autistes précisément ?

Présidente de l’ONG : L’ONG AHE ne se limite pas aux enfants avec autisme. Elle accueille également des enfants/jeunes qui ont de la Trisomie 21, de l’épilepsie, des troubles spécifiques des apprentissages (troubles dys), des Troubles déficitaires de l’attention avec ou sans hyperactivité).

Question 3 : Quelles sont les difficultés (majeures) auxquelles vous êtes confrontés ?

Présidente ONG : Le fait que le personnel médical (médecins et sages-femmes) ne soit pas formé à la détection des premiers signes d’alerte de l’autisme par exemple ne permet pas une intervention précoce. Cette méconnaissance ou mal information sur l’autisme et les autres troubles fait que les familles lui donnent des origines mystiques. Le manque de spécialistes (pas de médecins spécialisés dans l’épilepsie, pas de neuropsychologues …) ne permet pas de poser un bon diagnostic. Et quand bien même il y aurait des spécialistes, les coûts seraient hors de portée des bourses des familles car, les 3/4 de celles-ci sont économiquement faibles.

Question 4 : Vous savez que l’Etat lors d’un précédent conseil des ministres a décidé de la mise en place d’un centre pour enfants autistes, pensez-vous pouvoir jumeler vos efforts afin de faire face à ce phénomène naturel, qui empêche les enfants autistes de s’intégrer ou de l’être, entre autres difficultés qu’ils rencontrent au quotidien, notamment la stigmatisation ?

Présidente ONG : Nous saluons la création du centre Ndossi et Akomgha et l’initiative de la Fondation Sylvia Bongo Ondimba pour des formations aux métiers du handicap. Pour notre part, notre modeste contribution, se résume essentiellement à : – la sensibilisation (célébration de la journée internationale de l’autisme) -la formation et l’accompagnement des parents (partage d’expériences, accompagnement administratif et parfois financier, suivi psychologique, mise en place du Programme (H’ELLES en Action) pour la création d’Activités Génératrices de Revenus (AGP) par les mamans d’enfants en situation de handicap) – la prise en charge gratuite de plusieurs enfants alors que nous avons des difficultés pour payer le loyer, matériel et salaires du personnel – la mise en place d’une équipe pluridisciplinaire composée d’un orthophoniste, d’un psychomotricien, d’Auxiliaires de Vie Scolaire.

Question 5 : Outre votre ONG qui a pris à bras le corps ce handicap, Y-a-t-il d’autres structures locales qui se chargent de ces enfants ? Et pourquoi le choix de Port-Gentil, la situation y est-elle criarde ?

Présidente ONG : Je suis originaire de la ville de Port Gentil dans la province de l’Ogooué-Maritime (Ouest du Gabon) et j’ai fait le choix d’y vivre et cette action est ma contribution pour cette ville qui m’a tout donné. L’ONG AHE est pour le moment l’unique organisation de la société civile dans notre ville de Port Gentil qui œuvre dans le domaine du handicap intellectuel. Pour le suivi des enfants, le Centre Xavier d’Education Spécialisée est l’unique dans son genre. Il faut tout de même dire qu’il y a des écoles qui ont ouvert des classes dites spécialisées pour accompagner les enfants. L’on ne peut pas parler de situation criarde, mais simplement d’insuffisances, d’obstacles qui ne sont pas insurmontables. En 4 ans et le plus souvent avec les moyens de bord, nous avons apporté de l’espoir aux familles.