Par Omar Er-rouch

Commune d’Ourika (Province d’Al Haouz), 25/02/2022 (MAP)- Dans la province d’Al Haouz réputée pour sa prédominance montagneuse et où, un intérêt tout particulier est accordé à l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant, les Personnes Relais Communautaires (PRC) constituent un dispositif innovant mis en place par l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), au service de ces catégories ciblées.

Dans ce sillage, les exemples ne manquent pas, à l’instar de Mme Aicha Bouazza du douar Masraf Barj et Mme Ghizlane Benihlal du douar Haddad, dans la commune d’Ourika, qui illustrent, si besoin est, des exemples de PRC complètement vouées, avec détermination et abnégation, à la protection de la santé de la mère et de l’enfant.

Armées de leurs kits de sensibilisation et de suivi, les deux jeunes femmes ne cessent de sillonner quotidiennement les ruelles et différents coins de leurs douars, le temps d’accomplir leur mission d’appui aux établissements de soins de santé primaires, à travers leurs prestations de service dans les domaines de la santé préventive et éducative, tant attendues par les populations de ces douars.

Après une formation assurée par l’INDH, le ministère de la Santé et de la Protection Sociale et l’UNICEF, Mmes Bouazza et Benihlal ont eu le grand mérite de servir, avec énergie et enthousiasme, de traits d’union entre les populations ciblées et les établissements sanitaires, notamment Dar Al Oumouma d’Ourika.

C’est dans ce sens, que ces deux “militantes” œuvrent à orienter les femmes enceintes vers les structures de santé pour leur prise en charge de grossesse, d’accouchement ou de prévention par la vaccination, ainsi qu’à sensibiliser la communauté sur la situation de la santé maternelle et néonatale.

A l’instar de ces deux bonnes samaritaines, les PRC mobilisées au niveau de la commune d’Ourika, une trentaine au total, veillent à collecter les données relatives à la santé maternelle et néonatale et à les transmettre aux structures compétentes, à assurer le lien entre le centre de santé et la communauté, ainsi qu’à organiser et à animer les sessions de sensibilisation sur la santé maternelle et néonatale.

“Grâce à la formation qui nous a été assurée par l’INDH, le ministère de la Santé et de la protection sociale et l’UNICEF, nous sommes désormais en mesure d’accompagner les femmes pendant les différentes étapes de la grossesse et de les informer de l’avantage pour elles et leurs bébés, d’un suivi régulier dans une structure de santé”, a expliqué Mme Bouazza, dans une déclaration à M24, la chaîne télévisée de l’information en continu de la MAP, à l’issue d’une session de sensibilisation au profit des femmes du douar Mesraf Barj.

“La relation de confiance bâtie avec les habitants du douar me permet d’agir en tant que relais entre les établissements locaux de santé, notamment Dar Al Oumouma d’Ourika, et la population afin de faciliter l’accès aux services de santé et d’améliorer la qualité de la prestation de services”, a-t-elle dit sur un ton de fierté et de satisfaction.

Et de poursuivre que sa mission principale consiste à sensibiliser les femmes du douar et à les conscientiser davantage par rapport à un éventuel comportement à risque pour la santé de la femme et celle de l’enfant.

Une vocation complètement partagée par Mme Benihlal, qui s’est félicitée, quant à elle, de l’exemplarité de la coopération tripartite INDH, UNICEF et ministère de la Santé et de la protection sociale pour la mise en place de ce dispositif, constitué par des bénévoles soigneusement choisis par les habitants du douar, et qui acceptent d’assurer le relais entre la communauté et les services de santé.

“Nous sommes des personnes au service de la communauté et nous servons de relais entre Dar Al Oumouma et les habitants du douar pour suivre de près la grossesse et la vaccination des bébés, ainsi que pour promouvoir l’allaitement maternel”, a-t-elle indiqué, ajoutant que les PRC œuvrent à transmettre les informations relatives à la santé maternelle et néonatale au profit de la population du douar, à travers des sessions de sensibilisation et même des visites à domicile.

Pour M. Mohamed Assakour, président de l’association Dar Al Oumouma d’Ourika, qui supervise ce programme, ce dispositif s’inscrit dans le cadre des efforts soutenus visant à repositionner le rôle de cette structure de santé “nouvelle génération” en tant que levier au service de l’encouragement de l’accouchement en milieu surveillé, la consultation en post-partum et le développement de la petite enfance, et de l’accroissement de la demande des services de santé/nutrition maternelle et infantile au niveau communautaire, par le biais d’une combinaison de stratégies de communication pour le développement. L’objectif étant de parvenir à un meilleur engagement communautaire et de changement de comportement durable, a-t-il expliqué.

“Grâce au partenariat tripartite entre l’INDH, le ministère de la Santé et de la protection sociale et l’UNICEF, nous avons mis en place un dispositif constitué initialement de 30 Personnes Relais Communautaires au niveau de la commune d’Ourika, dans l’optique de généraliser cette expérience dans les autres douars relevant de cette commune, réputée par la prédominance des zones rurales et montagneuses”, a-t-il précisé.

Outre la formation assurée par l’INDH, le ministère de la Santé et de la protection sociale et l’UNICEF, les PRC ont été équipées d’une flotte de téléphones portables et d’un kit de sensibilisation qui comprend deux parties, dont une dédiée à la santé maternelle et néonatale et la deuxième portant sur les techniques de communication en santé maternelle et néonatale “, a-t-il ajouté.

Ce dispositif a pour objectif de contribuer à l’amélioration de la santé maternelle et infantile au Maroc, à travers le renforcement des systèmes de santé communautaires. Il couvre un ensemble d’activités qui contribuent à la réalisation des objectifs du Programme 4 de l’INDH : “Impulsion du capital humain des générations montantes”.

Cette approche innovante s’inscrit parfaitement dans le cadre des missions de la phase III de l’INDH en matière de lutte contre la précarité et la pauvreté et de contribution à l’amélioration des indicateurs de développement humain, en se basant sur les principes d’inclusion sociale, l’ancrage de l’approche genre, et l’implication et la participation effectives de la population.