Libreville, (AGP) – Le paysage politique gabonais est marqué par la présence de nombreuses femmes qui s’affirment et impactent un monde très masculin. De Victoire Issembé épouse Lasseni-Duboze, Ritchuelle Boukandou à Paulette Missambo, elles prennent progressivement leurs marques.
Victoire Issembé, épouse Lasseni D boze est une épouse, mère, grand-mère et aussi psychologue de formation. C’est une femme au parcours politique intrépide. Elle a été conseillère du président Omar Bongo, ministre de la famille, députée, sénatrice, auteure de l’hymne du Parti démocratique gabonais (PDG), première femme à une candidature présidentielle au Gabon en 2009. Aujourd’hui encore, pour l’élection présidentielle 2023, elle se porte candidate pour défendre selon elle, la mission de « Préparer les générations futures à faire mieux, bannir les erreurs du pouvoir actuel». Des états de service qui devraient sans doute constituer une source de motivation, pour toutes celles qui voudraient s’engager en politique, et contribuer par cette voie à la construction du pays. Notamment les jeunes, à l’exemple d’Elza-Ritchuelle Boukandou, juriste et co-présidente du Parti pour le changement (PLC), qui milite en faveur d’un réveil de conscience de la jeunesse africaine, partant de celle du Gabon. L’implication des jeunes, des femmes en particulier, dans les processus électoraux est son champ de bataille. « Je considère l’engagement citoyen. C’est de lui qu’il s’agit, car il n’y a pas d’engagement politique sans engagement citoyen comme un devoir. C’est en effet lui qui nous rend dignes de la République », déclarait-elle lors d’un entretien. Très active dans les débats politiques et la formation des jeunes, celle qui a été candidate aux législatives de 2018, s’accorde à dire que, malgré une présence visible des femmes à certains postes stratégiques dans la haute administration et dans quelques groupements politiques, ces dernières ne sont pas encore libres. «Les femmes gabonaises ne participent pas encore aux postes de prise de décisions. Et tant qu’on les fera participer, elles se contenteront de jouer un rôle et ne seront pas libres de prendre des décisions. Moi, je milite pour un leadership féminin, libre de tout lien de subordination. Je crois que les femmes doivent d’abord s’affranchir sur le plan des idées politiques, sociales et économique», a-t-elle martelé. En dépit d’une présence numérique devenue importante au fil des années, en plus de l’engagement des pouvoirs publics à réduire les inégalités de genre, la participation des femmes à la vie politique reste minime. Une réalité qui devrait amener les femmes à s’engager encore un peu plus sur le champ politique, en espérant toutefois qu’elles y trouvent des cadres d’expression et de promotion favorables. De sorte à motiver les sceptiques à emboîter le pas de Paulette Missambo, présidente de l’Union nationale (UN- Opposition) première femme chef d’un parti politique au Gabon, de Nicole Christiane Assélé, d’Anna Claudine Ayo, d’Albertine Manganga Moussavou et de bien d’autres avant elles.