Johannesburg – La prévalence de la violence à l’égard des femmes en Afrique du Sud reste l’un des obstacles majeurs pour l’égalité des sexes significative dans le pays, a indiqué lundi le Président Cyril Ramaphosa.
«Ce n’est pas un problème de femmes, mais un problème d’hommes», a déclaré M. Ramaphosa dans sa Newsletter hebdomadaire, soulignant que les hommes sont appelés à faire partie de la solution et à commencer à changer leurs attitudes et comportements envers les femmes.
Rappelant que l’Afrique du Sud célèbre mardi la journée nationale de la femme, qui commémore la marche de milliers de femmes en 1956 pour protester contre les lois ségrégationnistes de l’apartheid, le chef d’État a regretté que le pays a encore beaucoup de chemin à parcourir en matière de consécration des droits des femmes.
«Tout comme la marche des femmes de 1956 a envoyé un message sur le fait que l’égalité des droits entre les hommes et les femmes était un objectif important de la libération nationale, mettre fin à toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des enfants est vital pour notre progrès national», a-t-il poursuivi.
Les fléaux de la violence à l’égard des femmes et des féminicides continuent de gangrener la Nation arc-en-ciel, où la criminalité ne cesse de s’aggraver dans un contexte de crise économique aiguë.
Fin juillet, des hommes armés, suspectés d’être des mineurs illégaux, ont pris d’assaut une équipe de tournage d’un clip vidéo et violé huit femmes près d’une mine désaffectée de la ville de Krugersdorp, située à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Johannesburg.
Suite à cet incident, M. Ramaphosa avait souligné que la violence à l’égard des femmes et le féminicide constituent un problème “profondément enraciné” dans la société sud-africaine, signalant que les autorités sont déterminées à retrouver les coupables pour les traduire en justice.
Le ministre de la Police, Bheki Cele, qui a présenté récemment les statistiques trimestrielles sur la criminalité à la commission parlementaire du portfolio de la Police, a brossé un tableau sombre de l’insécurité vécue par les femmes avec près de 11.000 viols signalés durant le premier trimestre de 2022.