Bondoukou, 08 déc 2021 (AIP) – L’Association ivoirienne pour le bien-être familial (AIBEF) a initié, mardi 07 décembre 2021 à Kouassi N’Dawa, localité située à 14 km de Bondoukou (Nord-est, région du Gontougo), une campagne de sensibilisation de lutte contre les fistules obstétricales, en présence des autorités administratives, de la chefferie traditionnelle locale et des associations de femmes.

Cette campagne financée par l’Agence internationale de coopération coréenne (KOICA) à travers le Fonds des Nations Unis pour la population (UNFPA) vise à instruire les femmes et jeunes filles de Kouassi N’Dawa sur les attitudes à adopter pour éviter la fistule obstétricale considérée comme la maladie de la honte.

Le point focal fistules au Programme national de la santé de la mère et de l’enfant du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, Kouadio Bilé Paul Roger, a expliqué les facteurs favorisant la survenue de cette maladie. Il s’agit notamment des mariages précoces, de l’excision, de la non fréquentation des centres de santé en cas de grossesse, des accouchements à domicile ainsi que des grossesses rapprochées.

Tous ces facteurs entraînent la fistule qui est un trou se créant entre les appareils urinaire et génitale de la femme après un accouchement long et difficile. Celle-ci n’a donc plus le contrôle sur son urine et ses excréments, a-t-il fait savoir.

L’ex-porteuse Badou Marie dans son atelier, en compagnie des autorités

Le directeur exécutif de l’AIBEF, Allo Richard, a déploré les nombreux cas de fistules obstétricales dans le district autonome du Zanzan (Bounkani et Gontougo). Il a invité les guides coutumiers et chefs religieux à accentuer la sensibilisation auprès de la population et surtout à ne point rejeter les porteuses de cette maladie qui ont droit également à la vie.

Il s’est félicité de l’implication de l’Etat de Côte d’Ivoire, de la KOICA et de l’UNFPA qui a abouti à l’intervention chirurgicale d’une cinquantaine de malades au cours de l’année 2021. Ce qui a permis à plusieurs ex-porteuses d’acquérir des kits de travail afin de s’insérer dans le tissus socio-économique, comme le cas de Badou Abenan Marie ayant reçu une machine à coudre, une surfileuse et un kit de lavage des mains pour lutter contre le COVID-19.