Tétouan, 31/12/2021 (MAP)- Les participants à une table ronde organisée, vendredi à Tétouan, par l’Organisation de la femme Istiqlalienne, ont souligné que l’autonomisation économique des femmes constitue une entrée fondamentale pour lutter contre la violence à leur égard, et un levier essentiel pour assurer leur l’indépendance financière, à même de favoriser un développement équilibré de la société.
Les participants à cette rencontre, placée sous le thème “la violence économique et la femme, quelle approche?”, ont considéré que l’autonomisation économique des femmes est un facteur important pour favoriser le décollage économique national en général, assurer l’égalité entre les femmes et les hommes et lutter contre les phénomènes qui entravent le bon développement de la société.
Les intervenants lors de cette table ronde, qui s’inscrit dans le cadre d’une série de rencontres régionales initiées par l’Organisation de la femme Istiqlalienne, ont affirmé que les politiques et les plans nationaux sont appelés à placer les questions socio-économiques des femmes au coeur des priorités, afin que les questions et les aspirations des femmes soient un objectif et un axe fondamental pour parvenir à un véritable développement équilibré.
Dans une déclaration à la MAP, la présidente de l’Organisation de la femme Istiqlalienne, Khadija Zoumi, a souligné que l’organisation vise, à travers cette série de rencontres régionales, marquées par la participation d’experts en la matière, à mettre l’accent sur la question de l’autonomisation des femmes et à analyser les causes et l’origine de la violence sociétale, à travers des approches réalistes et globales, malgré la complexité du phénomène, notant que l’organisation a choisi, pour chacune de ces rencontres organisées dans les différentes régions du Royaume, un thème particulier qui touche aux questions des femmes.
Mme Zoumi a précisé que les rencontres organisées ont abordé les dispositions du Code du travail et du Code de la famille, les questions et les revendications des femmes Soulaliyates, et le rôle des médias dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes, notant que l’organisation istiqlalienne a choisi de débattre autour du thème de la violence économique à l’égard des femmes lors de cet événement, marqué par la participation de nombre d’acteurs économiques, sociaux et de la société civile intéressés par les questions des femmes.
Elle a estimé que la violence économique peut être à l’origine des différentes formes de violences faites aux femmes, notant que ce type de violence a un coût élevé tant pour l’économie que pour les femmes, et provoque même l’émergence de phénomènes sociaux négatifs.
Pour sa part, Nadia Chadi, membre du Bureau exécutif de l’Organisation de la femme Istiqlalienne, a souligné que le choix du thème de cette rencontre n’est pas fortuit, mais il est justifié par le fait que plusieurs femmes de la région du Nord qui s’adonnaient auparavant à la contrebande vivrière ont été soumises aux “violences économiques et ont été contraintes de les supporter pour subvenir aux besoins de leurs familles”.
Elle a relevé qu’après la fermeture du point de passage de Bab Sebta et l’offre d’alternatives d’emploi qui préservent la dignité des femmes, le Maroc entame une nouvelle phase transitoire qui promeut l’intérêt porté aux questions des femmes dans leur volet socio-économique, à travers des approches réalistes et des initiatives gouvernementales concrètes.