BRAZZAVILLE, 15 MARS 2022 (ACI) – La pasteure responsable de la paroisse de Mayangui du consistoire de Brazzaville II, de
l’Eglise évangélique du Congo (Eec), dans le 4ème arrondissement, Moungali, la Révérende Pélagie Makola, a estimé que le refus de la femme d’exercer sa vocation de prêcher dans l’église est une forme de discrimination.

Répondant aux questions de l’Aci, dans le cadre d’une interview à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, commémorée le 8 mars de chaque année, elle s’est prononcée sur deux volets, à savoir la prédication de la parole de Dieu par la femme et sa conduite dans le foyer.

S’agissant du premier volet, la Révérende Makola a dit que la parole de Dieu est prêchée, suivant des contextes donnés, très
souvent complexes, et cause diverses interprétations suivant les églises.
A titre d’exemple, elle a cité la première épître de Paul à l’église de Corinthe, chapitre 14, verset 34, à savoir «il est mieux que les femmes se taisent dans l’église». A son avis, ce texte fait couler beaucoup d’encre et divise les communautés, ajoutant que la restriction dont il est question est propre à la coutume juive.

Selon elle, en matière de spiritualité, il ne devrait pas y avoir de personnes inférieures et supérieures. Le croyant, qu’il soit homme ou femme, a une œuvre à accomplir ou une contribution à offrir à Dieu, car ce dernier regarde le cœur et non le sexe.

Aussi, la pasteure Makola a cité le texte du nouveau testament, dans lequel Jesus, après sa résurrection, demande aux femmes, entre autres Marie de Magdala, qui étaient parties mettre du parfum sur son corps, d’aller transmettre la nouvelle à ses frères qui s’étaient cachés à Jerusalem. Selon elle, par cet acte d’informer les hommes, Jesus avait déjà mis les femmes sur la voix de
l’évangélisation.

S’agissant de la conciliation entre la mission de femme au foyer et celle de femme à la fonction pastorale, elle a répondu que la
femme pasteure est avant tout derrière un homme qui est le maître de la famille.
Ainsi, elle a exhorté les femmes de l’Eec et d’autres communautés religieuses à manifester du respect à l’égard de leurs maris,
pour éviter le divorce qui est condamné par l’église. L’égalité entre l’homme et la femme se situe au niveau du genre, mais pas dans les rapports matrimoniaux, a-t-elle rappelé.

«Qu’elle soit croyante ou laïque, la femme doit être soumise à son mari. C’est ce que recommande la bible», a-t-elle ajouté.

Dans l’Eec, il existe un département synodal dénommé ‘’Femme et famille’’, a-t- elle fait savoir pour confirmer que la femme joue un rôle important dans la construction de la société.