Marrakech – “Les dangers de la cyberviolence faite aux femmes et aux filles” est le thème d’un atelier de sensibilisation organisé, vendredi à Marrakech, au profit des bénéficiaires du Centre de formation professionnelle par apprentissage à Amerchich.

Initiée par le ministère de la Solidarité, de l’Inclusion Sociale et de la Famille, dans le cadre de la 20è campagne nationale de sensibilisation pour stopper la violence faite aux femmes et aux filles (25 novembre-10 décembre), cette rencontre a été l’occasion de sensibiliser les bénéficiaires de ce centre aux dangers de la violence numérique en tant que prélude à la violence physique et de les informer de l’arsenal juridique qui incrimine ce genre de violences, ce qui nécessite la fédération des efforts du ministère, des acteurs de la société civile et des organisations de défense des droits de l’Homme, afin de faire la lumière sur les formes de violence à l’égard des femmes, qui ne cesse de gagner en ampleur.

Ainsi, cet atelier a offert l’opportunité de sensibiliser les bénéficiaires et l’assistance à la gravité de ce phénomène, qui s’est exacerbé au cours et après la pandémie de la Covid-19, en vue de contribuer à faire face aux effets négatifs de ce type de violences sur les conditions sociales et psychologiques des femmes et des filles.

Les participants à cette rencontre ont été unanimes à souligner l’importance de la lutte contre la violence numérique à l’égard des femmes et des filles, au vu de sa gravité à plus d’un niveau, expliquant que cette campagne nationale intervient dans un contexte social marqué par la recrudescence des violences à l’égard des femmes, dans le sillage des changements que vit le Maroc, à l’instar du monde entier, dans le domaine du développement technologique, sachant que la cyberviolence représente 14 % des différents types de violences physique et conjugale.

Dans ce sens, le coordinateur régional de l’organisation marocaine des droits de l’Homme et de lutte contre la corruption, M. Mohamed Louliji, a mis en relief l’importance de cette rencontre en ce sens qu’elle offre l’occasion de présenter les mécanismes juridiques et de protection des femmes victimes de violence numérique dans le cadre de cette campagne nationale de sensibilisation.

Dans une déclaration à “M24”, la chaîne d’information en continu de la MAP, M. Louliji a indiqué que la violence numérique s’est amplifiée notamment après la pandémie de la Covid-19, notant que cette rencontre de sensibilisation ciblait des bénéficiaires âgés de 16 à 22 ans, en vue de leur permettre de s’informer des mécanismes juridiques incriminant ce type de violences, notamment la loi n°103-13 relative à la protection des femmes victimes de violences.

Pour sa part, la représentante de la Fédération de la Ligue des droits des femmes de la région de Marrakech-Safi, Mme Zahra Sadik, a indiqué que cette campagne onusienne de lutte contre les violences faites aux femmes et la 20è campagne nationale de sensibilisation ont pour objectif de jeter la lumière sur les dangers de la cyberviolence et de conjuguer les efforts des différents acteurs pour y faire face.

Dans une déclaration similaire, elle a ajouté que cet atelier de sensibilisation a été l’occasion d’informer les jeunes, femmes et hommes, notamment sur l’arsenal juridique relatif à la lutte contre ce type de violences.

De son côté, Mme Zahra Zakrour, une jeune femme bénéficiaire de ce centre de formation professionnelle par apprentissage à Amerchich, a fait part de son souhait de voir les jeunes filles bénéficier d’un espace numérique sûr, tout en soulignant que la lutte contre ce phénomène requiert la sensibilisation et la conscientisation des jeunes au sein des établissements scolaires et des centres de formation professionnelle, ainsi que la création d’associations actives dans le domaine de la lutte contre la violence numérique.