Libreville -La présentation le 1er mars 2023 à Libreville, du ministre gabonais des Eaux et forêts, le Pr Lee White, lors du ‘’One Forest Summit’’, a laissé place à des interventions d’imminents acteurs du secteur tels que la ministre Congolaise de l’Environnement, du développement et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault qui est entre autres revenue, sur le crédit carbone souverain.
Le ‘’One Forest Summit’’ qui se tient actuellement à Libreville, à l’initiative de la France et du pays organisateur, le Gabon, a suscité d’échanges fructueux entre les acteurs du secteur environnement, lors du panel organisé, le 1er mars 2023. Lequel a permis aux « Ambassadeurs » de la préservation de l’environnement dont, la ministre congolaise de l’Environnement, Arlette Soudan-Nonault de revenir sur des points saillants de cette problématique tels que le crédit carbone souverain, la formation, la nécessité de mutualiser les stratégies, la mise au même niveau des Etats, etc.
De prime à bord, le membre du gouvernement congolais, a rappelé les efforts consentis et ceux à poursuivre pour pallier cette problématique de l’heure.
A cet effet, elle a rappelé qu’il existe une Commission climatique du Bassin du Congo dont le Gabon est pays-partie. Laquelle porte depuis 7 ans, la voix de la sous-région aux ‘’sphères environnementales’’ et a déjà organisée deux sommets.
Organe de l’Union Africaine, cette Commission, met l’accent sur le crédit carbone souverain, selon Mme la ministre congolaise de l’environnement « très souvent nous parlons du crédit carbone volontaire qui est comme un far- ouest, où, les prix ne sont pas fixés et il n’y a pas une régulation tarifaire. Je suis contente d’avoir ces partenaires aujourd’hui, ces banques multilatérales que nous appelons régulièrement avec récurrence, à faire sauter ce risque pour permettre au secteur privé de pouvoir, justement s’emparer de certaines procédures et financements », a-t-elle fait savoir, avant de marteler la nécessité de formation des ressources humaines, à l’appropriation des mécanismes futurs, afférents à la question du crédit carbone.
Aussi, le référencement et l’identification des stocks ont constitué le deuxième temps fort de son plaidoyer. A ce propos, a-t-elle tenu de le rappeler, tous les pays ne sont pas au même niveau des avancées sur la question. « Pour ce qui en ont déjà, il nous faut aller également vers le référencement, l’identification de ce stock. C’est vrai que nous avons nos CDN, c’est vrai que nous avons nos communications nationales, mais nous n’avons pas fait aboutir souvent nos BUR qui ne nous permettent pas souvent de concilier tout cela, pour faire la quantification de ce stock de carbone que nous avons. C’est l’une des étapes même qui est au centre des futures négociations avec les partenaires », a-t-elle précisé, tout en saluant les efforts du Gabon quant à cette nécessité d’identification, non sans rappeler que le pays est parvenu au terme du processus et a atteint un niveau de maturité.
Selon elle, pour y parvenir, il faut chercher dans un premier temps, des financements pour calculer la quantification et aller à la certification du stock. «Il faut déjà lever le verrou de ce financement, former ceux qui seront les interlocuteurs des partenaires que vous êtes. Si nous n’avons le même niveau de référencement, identifié notre quantification, notre certification, on aura du mal à nous comprendre. Le Bassin du Congo a identifié pas moins de 254 projets issus de nos CDN. Oui, mais aujourd’hui, dans le cadre de ces fonds traditionnels, il est impératif et urgent que nous ayons des procédures de quantification et de certification qui soient uniformes », a-t-elle renchéri en mettant par ailleurs, un accent particulier sur accélération aujourd’hui, de la prise en compte du changement climatique, parce-que, pour Mme la ministre « autant nous sommes devenus le 1er Bassin régulateur de la planète en matière de climat, oui, mais il y a des impacts tels que les érosions, la perte de la biodiversité qui se fait très rapidement. Il nous faut très rapidement le ver une économie au regard des populations qui pratiquent la déforestation», a-t-elle martelé.
Elle a par ailleurs axé son intervention sur l’article 5 de l’Accord de Paris relatif aux mécanismes et a appelé les participants à focaliser les débats sur les attentes, notamment le crédit carbone souverain. « Il nous faut vraiment le dire, l’identifier et parler dans ce sens », a-t-elle conclu.