Coyah, 09 avr. (AGP)- Les femmes du km36 dans la préfecture de Coyah sont confrontées à d’énormes difficultés dans la recherche de l’eau potable.
A défaut de l’eau de la société des eaux de Guinée (SEG), elles se contentent des forages des personnes qui en ont des moyens et qui, à leur tour, volent au secours des pauvres populations.

Derrière plusieurs clôtures, se trouvent des raccords branchés depuis l’intérieur, où nombreuses femmes viennent s’approvisionner en eau. Toutefois, puiser de l’eau dépend de la bonne humeur du concessionnaire et de la disponibilité du courant électrique qui permet de remonter l’eau dans les cuves. Or nul n’ignore cet autre problème dans le pays lié aux coupures intempestives du courant électrique qui sont parfois sources d’incendies mortels.

Il existe donc une alternance dans la fourniture en électricité; les quartiers ont alors le courant de façon irrégulière.

 “On est là de 13 à 22h tous les jours à la recherche de l’eau.» ; indique la citoyenne Aicha Camara, avant de dire qu’elle sort tôt pour aller au forage car, elle se sert par ordre d’arrivée. «  Vraiment ça ne va pas, nous souffrons énormément ici au Km36, nous n’avons ni eau ni électricité. », a-t-elle ajouté.

« Parfois je sèche mes cours pour venir puiser de l’eau qui n’est disponible que par moments. Et après je me rattrape en empruntant les cahiers de mes amis pour me mettre à jour. Nous sommes dans une capitale mais c’est difficile d’avoir de l’eau. Pourtant on dit que la Guinée est le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest” ; renchérit une élève.

Lors des coupures prolongées d’électricité, les femmes sont contraintes de parcourir jusqu’à 1 ou 2 km vers quelques rares robinets de la Société des Eaux de Guinée d’où l’eau coule deux ou trois jours par semaine entre 23h et 04h du matin. Quant aux puits, ils sont presque taris en cette période de saison sèche.

En ce mois de Ramadan, ces pauvres dames et demoiselles, dehors dans la journée comme la nuit, pour remplir et transporter entre 2 et 20 bidons selon les besoins des familles généralement “surpeuplées”, implorent la compassion du Président Col. Mamadi Doumbouya à leur égard.

L’eau, c’est la vie”, disait Antoine de Saint-Exupéry. Cependant le problème lié à l’approvisionnement en eau est loin d’être un lointain souvenir à Conakry et environs. Les femmes de foyers en souffrent énormément.

L’accès à l’eau, cette ressource vitale, reste encore un problème pour elles. La société des eaux de Guinée (SEG) ne parvient toujours pas à satisfaire le besoin de la population en eau. Les canalisations de 1996 ont été rompues, les tuyaux déterrés dans la quasi-totalité des quartiers et la population confrontée  à un manque criard d’eau.

Soucieuses du bien-être des foyers et appelées à effectuer toutes les tâches quotidiennes et ménagères, les femmes se déploient dans les quartiers à la recherche de l’eau quel que soit le prix ou la distance.