Un colloque a été tenu, vendredi au Musée Mohammed VI d’Art moderne et contemporain sous le thème “Profession: Femme de théâtre”, avec la participation d’artistes et de chercheurs marocains et étrangers qui ont livré leurs visions et approches sur cette question.

A cette occasion, le dramaturge et professeur à l’Institut Supérieur d’Art Dramatique et d’Animation Culturelle de Rabat, Issam El Yousfi, a indiqué dans une déclaration à la MAP que ce colloque organisé dans le cadre de la première édition du Festival international des femmes metteuses en scène “Jassad”, a pour but d’engager le débat sur les expériences théâtrales des femmes, leurs modes de travail en termes d’écriture, de direction des acteurs et actrices, les conditions de travail, et le concept d’égalité au sein de la profession à la lumière de diverses expériences.

Dans une allocution de circonstance, le chercheur en théâtre et professeur à l’Université de Bordeaux en France, Omar Fertat, a donné un aperçu sur l’histoire du théâtre marocain en particulier la présence des femmes marocaines au théâtre, ajoutant que les écrits sur ce sujet demeurent très peu nombreux.

“La question de la femme marocaine et du théâtre revêt une grande importance puisqu’il s’agit d’expériences distinguées de femmes créatrices ayant marqué de leurs empreintes la scène théâtrale à travers des œuvres qui resteront gravées dans la mémoire du public”, a-t-il relevé, rappelant les noms d’artistes pionnières marocaines, telles que Habiba El Madkouri, Amina Rachid et Fatima Regragui, qui ont présenté leurs œuvres sur les ondes de la radio avant de les interpréter sur scène.

Le chercheur a souligné l’évolution qu’a connue la présence de la femme dans le théâtre, à travers l’émergence d’autres femmes créatrices qui ont présenté diverses œuvres artistiques ayant abordé des questions sociétales, y compris celles liées aux femmes, notant que les les femmes marocaines excellent aujourd’hui dans d’autres disciplines comme la mise en scène, qui était autrefois l’apanage des hommes, telles que Naima Zitan, Asmaa Houri et Salima Benmoumen.

Intervenant à cette occasion, la professeure et chercheuse, Zohra Makach, a soutenu que son expérience de l’écriture dramatique découle de différentes histoires parfois inspirées de la réalité de différentes personnalités que “nous pouvons rencontrer dans la vie quotidienne”, à travers un style audacieux pouvant surprendre le destinataire.

Pour sa part, la réalisatrice libanaise Lina Abyad, a évoqué son mode de traitement des textes et les thèmes qu’elle a abordés dans ses œuvres d’art, y compris la question de la femme, estimant que “le père des arts” contribue à briser les tabous.

De son côté, l’artiste danoise Julia Farley, a mis en lumière son expérience artistique et son style de travail, ainsi que le réseau de femmes travaillant dans le théâtre qu’elle a fondé, et qui a donné lieu à plusieurs événements et festivals de théâtre dans plusieurs pays.

En marge de ce colloque, un livret a été présenté compilant des témoignages et des interventions d’enseignants, de chercheurs et de créateurs qui ont parlé de leurs expériences dans le domaine du théâtre en vue d’engager une réflexion sur la pratique théâtrale.

A noter que le programme de cette première édition du festival, qui se poursuit jusqu’au 30 octobre, comprend des représentations théâtrales, un masterclass, une table ronde ainsi que des débats, hommages et rencontres artistiques. Cet événement sera aussi marqué par l’organisation de débats ouverts avec une metteuse en scène et sa troupe à l’issue de chaque présentation.

La programmation du festival, auquel participent sept pays, à savoir le Maroc, la Tunisie, le Liban, l’Espagne, la France, le Danemark et la Roumanie, est présentée au théâtre national Mohammed V, à la salle Bahnini, à la salle Gérard Philippe et au musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain.