Rabat, 07/12/2021 (MAP)- La ministre de la Solidarité, de l’intégration sociale et de la famille, Mme Aawatif Hayar, a affirmé, mardi à Rabat, que le ministère travaille sur la révision de la politique nationale de lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles, à travers une nouvelle approche qui, adossée à une vision globale et participative, tend à investir les différents réseaux de socialisation.
Cette approche sera fondée sur la digitalisation en tant que levier permettant de faciliter l’accès aux services grâce au recours aux technologies modernes dans la sensibilisation et la prévention contre les violences faites aux femmes, la mise en place d’outils technologiques facilitant la dénonciation et la protection contre ces violences, l’accompagnement et la prise en charge des victimes, et le renforcement de leur confiance dans les institutions, a expliqué Mme Hayar, lors d’une conférence organisée par la Chambre des conseillers sur le bilan et les perspectives des politiques publiques en matière de lutte contre toutes les formes de discrimination et de violence à l’égard des femmes.
Elle a estimé que la société civile, compte tenu des expériences accumulées des décennies durant, joue un rôle essentiel dans la construction, l’opérationnalisation et l’évaluation des politiques et programmes liés à la lutte contre la violence à l’égard des femmes, mettant l’accent sur l’importance de sceller des partenariats avec les associations œuvrant dans ce domaine, sur la base des dispositions prévues par la Constitution et les législations pertinentes.
Mme Hayar a réitéré l’implication active de son département, en collaboration avec un certain nombre de secteurs gouvernementaux et d’institutions publiques, dans la mise en œuvre des engagements contenus dans la “Déclaration de Marrakech 2020 pour la lutte contre la violence faite aux femmes”, signée sous la présidence effective de SAR la princesse Lalla Meryem, et qui vise à développer un système de prise en charge des femmes victimes de violences au niveau national et local.
Elle a indiqué que le ministère s’emploie à doter chaque région d’une institution multifonctionnelle pour les femmes, leur offrant, en plus d’un abri, des prestations d’autonomisation, d’orientation et d’accompagnement, qui répondent aux normes prévues par les standards internationaux.
Pour sa part, la Coordonnatrice résidente des Nations Unies au Maroc, Mme Sylvia Lopez-Ekra, s’est félicitée de l’accompagnement par le Royaume de nombre d’initiatives menées par les partenaires institutionnels et la société civile en matière de promotion des conditions des femmes, mettant en exergue la reconnaissance dont jouit l’expérience marocaine dans ce sens à l’échelle internationale.
Elle a également félicité le Maroc pour l’adoption de la loi 13-103 relative à la lutte contre la violence faite aux femmes, laquelle législation est entrée en vigueur en 2018, considérant que cette loi constitue un nouveau palier sur la voie de la protection des femmes et des filles dans le pays.
Notant que “les lois sont essentielles mais insuffisantes en raison de l’existence souvent d’un fossé entre la loi et son application”, elle a souligné l’importance pour les parlementaires de combler ce fossé, du fait qu’ils disposent d’un pouvoir de contrôle sur la mise en œuvre de ces politiques, conformément aux objectifs escomptés.
En marge de cette rencontre, il a été procédé à l’inauguration d’une exposition de photographies et documents, réalisée par l’Union interparlementaire autour du phénomène de la violence contre les femmes, en plus de la distribution d’écharpes oranges aux parlementaires et invités, cette couleur étant le symbole d’un avenir meilleur, libéré de la violence à l’égard des femmes et des filles.
Cet événement, qui a connu la participation d’acteurs de la société civile et des droits de l’Homme, entend mettre la lumière sur l’adhésion permanente et renouvelée de l’institution parlementaire à la défense des causes des femmes et aux efforts de consolidation des acquis du Royaume dans ce domaine, concrétisés par la Haute sollicitude Royale, la consécration constitutionnelle des droits des femmes et de leur promotion et par le renforcement du cadre juridique et institutionnel, à même d’assurer l’effectivité de ces droits.