Casablanca, 09/03/2022 (MAP), Des acteurs de la société civile actifs dans le domaine des droits de la femme ont souligné, mercredi à Casablanca, la nécessité de rechercher des mécanismes efficaces de lutte contre la violence basée sur le genre.
Lors d’un colloque organisé par la commission régionale des droits de l’Homme de Casablanca-Settat sous le thème “Violence à l’égard des femmes, les mécanismes de protection et de recours”, les intervenants ont souligné que la lutte contre l’impunité des agresseurs devrait être érigée en priorité, étant donné qu’elle constitue le seul moyen d’encourager les survivantes de violence à briser le silence.
Dans ce contexte, Mme Saadia Ouaddah, présidente de la CRDH de la région Casablanca-Settat, a souligné que la violence à l’égard des femmes est l’un phénomènes les plus répandus concernant l’inégalité hommes-femmes et la discrimination basée sur le genre.
s’exprimant lors de ce colloque organisé en partenariat avec la Direction provinciale du Ministère de la jeunesse, de la culture et de la communication à Ben M’sick Sidi Othmane et l’Association marocaine des femmes juges, elle a mis l’accent sur l’impératif de trouver des mécanismes de recours efficaces dans le domaine de la lutte contre la violence basée sur le genre, de mettre un terme à l’impunité et de se mobiliser pour briser le silence chez les victimes.
Elle a noté que l’accès effectif aux recours dans le domaine de la lutte contre la violence basée sur le genre comporte toujours de multiples restrictions juridiques et culturelles, liées principalement à la peur de la diffamation et au sentiment de honte d’une part, et la méconnaissance des droits et procédures juridiques ou des moyens d’accès à l’assistance juridique d’autre part.
Pour sa part, M. Jaouad Hamdi, directeur provincial du ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication à Benmsik Sidi Othmane, a souligné que la violence à l’égard des femmes n’est pas une cause propre aux femmes, mais plutôt une problématique sociétale, relevant la nécessité d’agir de manière participative afin de trouver des solutions de fond.
M. Hamdi a souligné la nécessité d’œuvrer à encourager les femmes à briser le silence et vaincre la peur, notamment en créant un environnement favorable aux consultations et à une participation accrue de toutes les parties prenantes concernées par les efforts de lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles.
Dans ce contexte, il a souligné que ce colloque s’inscrit dans le cadre de l’engagement de la direction en matière d’accompagnement et de soutien des efforts de la société civile, pour la défense des droits de l’Homme en général, et des femmes en particulier.
Pour sa part, M. Aicha Ait El-Haj, Présidente de l’Association marocaine des femmes juges, a mis en avant les efforts et les progrès importants réalisés par le Royaume dans le domaine des droits des femmes et la lutte contre toutes les formes de discrimination et de violence à leur encontre, rappelant à ce propos plusieurs accords et chartes internationales signés par le Maroc dans ce domaine.
Elle a, d’autre part, jugé nécessaire de revoir certaines lacunes juridiques qui conduisent parfois à l’impunité, afin de trouver des solutions appropriées et de garantir la justice aux femmes victimes de violence.
Ce colloque qui s’inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la femme et l’adhésion à la campagne nationale du Conseil national des droits de l’Homme pour lutter contre la violence contre les femmes et les filles a été marqué par la présentation et l’examen de deux exposés sur la violence faite aux femmes et le harcèlement sexuel.
Le premier exposé présenté par Touria Omari, membre de la CRDH Casablanca-Settat porte sur “le défi de signalement des cas de harcèlement sexuel, de lutte contre l’impunité et de protection des victimes: l’audace de signalement et l’institutionnalisation de la diffamation”.
Le second exposé consacré à la “violence contre les femmes et harcèlement sexuel: le rôle du ministère public dans la protection des femmes victimes de violence”, a été présenté par Mme Fatiha Ghamid, vice-procureur du Roi près le Tribunal de première instance de Témara.