– Par: Azzelarab MOUMENI -.

Al Hoceima, 03/03/2022 (MAP) – Dr. Hinde Cherkaoui Dekkaki, professeure à la Faculté des Sciences et techniques d’Al Hoceima (FSTH), a su se forger une place de choix au sein de la communauté scientifique nationale et s’est imposée, au fil des années, comme une défenseuse de la cause climatique au Maroc en général, et dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima en particulier.

Cette brillante chercheuse a accumulé plus de 23 ans d’expérience dans le domaine de l’hydrogéologie, de l’environnement, de la gestion intégrée des ressources en eau, du territoire côtier et de la gestion des déchets solides.

Mme Cherkaoui, lauréate de l’Ecole Mohammadia d’ingénieurs de Rabat, a commencé sa carrière professionnelle comme consultante indépendante, puis en tant que chef de projet et experte au sein du bureau d’études Phénixa, avant de devenir directrice technique et fondatrice du bureau d’études “EnvirEauSan Conseil”, qui assure des prestations de services de consulting et expertises à l’échelle nationale et internationale.

Cette chercheuse passionnée, native de Salé, affiche un parcours riche en expériences variées dans le secteur privé, où elle a mené une centaine d’études portant sur la protection des ressources en eau et la gestion des déchets solides, dans le cadre de plans directeurs provinciaux de gestion des déchets ménagers et assimilés, ainsi que des évaluations environnementales stratégiques et des études d’impact environnemental et social (EIES), en plus de sa contribution significative à des projets structurants, tels que le complexe solaire Noor Ouarzazate, la centrale solaire Noor Midelt et l’assainissement liquide, ainsi qu’à des projets touristiques.

En tant qu’experte en environnement, Dr. Cherkaoui a souligné, dans une interview à la MAP, qu’elle a assuré plusieurs formations dans ce domaine au profit de responsables administratifs et des professionnels du secteur privé, et élaboré des guides sur les démarches de réalisation des EIES et la méthodologie de recherche de sites de mise en décharge contrôlée et infrastructures associées.

Ces efforts, a-t-elle poursuivi, ont abouti aujourd’hui au choix du site de la nouvelle décharge contrôlée de Mohammedia, qui est en phase d’exploitation, ou encore le site de la décharge contrôlée de Tétouan, actuellement en chantier.

En 2014, Mme Cherkaoui a intégré la FSTH en tant qu’enseignante-chercheuse, avant d’occuper le pose de Chef de département des Sciences de la terre et de l’environnement, et de devenir membre du Laboratoire de la recherche et du développement en sciences de l’ingénieur et de l’Equipe de recherche : Géosciences appliquées et génie géologique, et coordonnatrice et responsable du master Sciences du littoral.

Elle est également responsable de divers modules portant, entre autres, sur l’hydrogéologie, la gestion ingérée des ressources en eau, les évaluations environnementales, la gestion intégrée des zones côtières, la gestion des déchets solides, la météorologie et le changement climatique.

Cette chercheuse chevronnée, également vice-présidente de l’Université Abdelmalek Essaâdi, chargée de la recherche scientifique et de la coopération, a élaboré un plan d’action dynamique qui comprend plusieurs initiatives stratégiques, techniques, de formation et de sensibilisation, visant à promouvoir la recherche scientifique et en faire une priorité nationale, atteindre l’excellence académique et encourager l’excellence et l’innovation, et ce en adéquation avec le Plan national d’accélération de la transformation de l’écosystème d’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation (PACTE ESRI 2030).

Mme Cherhaoui a présenté ses travaux de recherche dans le cadre de diverses conférences et communications lors de manifestations scientifiques nationales et internationale, et contribué à encadrer et animer plusieurs rencontres consultatives, dans le cadre de divers projets structurants.

Elle est auteure de diverses publications scientifiques portant sur l’hydrogéologie, la gestion des ressources en eau et environnement, et fondatrice et rédactrice en chef de la revue scientifique internationale “Environment and Water Sciences, Public Health & Territorial Intelligence”.

Son expérience et sa carrière scientifique remarquable lui ont valu de devenir membre de plusieurs réseaux scientifiques et d’expertise internationaux, en l’occurrence consultante de la commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE-ONU), consultante du Programme des Nations Unies pour l’environnement, et membre du réseau arabe intégré de gestion des ressources en eau (AWARNET).

Mme Cherkaoui occupe également les fonctions de Secrétaire générale du Comité marocain de l’Association internationale des hydrogéologues, présidente de l’Association Adar (Adoptez un arbre) de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, vice-présidente de l’Association marocaine pour les technologies de l’environnement et du développement durable (Green AMATED), membre de l’Association africaine des femmes en géosciences (AAWG) et membre de l’Organisation volontariat pour le développement.

Evoquant la signification de la journée internationale de la femme (8 mars), Dr. Cherkaoui a estimé que la promotion des conditions des femmes et de l’approche genre est une condition essentielle pour réaliser le développement aux niveaux national et international, saluant, dans ce sens, les réalisations de la femme marocaine dans différents domaines.

L’académicienne a relevé que le Maroc a réalisé des avancées importantes en matière de promotion des droits des femmes et de renforcement de leur rôle en tant qu’acteurs actifs dans la société, notamment à travers l’adoption du Code de la famille en 2003 et de la Constitution de 2011, qui a consacré le principe de l’égalité entre les hommes et les femmes, ainsi que la promotion de la participation politique des femmes et leur accès aux postes de décision dans plusieurs établissements, notamment les universités.

Elle a, à cet égard, salué les efforts inlassables déployés aux niveaux national et international pour renforcer la participation des femmes dans les domaines scientifiques, en particulier les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques, estimant que la participation des femmes aux sciences et à la recherche scientifique reste toutefois en deçà des attentes.

L’universitaire a, par ailleurs, affirmé sa volonté de poursuivre la mise en œuvre du plan d’action de l’Université Abdelmalek Essaâdi relatif à la recherche scientifique, l’innovation et la coopération, dans le cadre d’une approche participative, et ce en harmonie avec le plan national d’accélération de la transformation de l’écosystème de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, visant notamment à ériger la recherche scientifique en priorité nationale, et à consacrer les valeurs de responsabilité sociétale dans toutes ses dimensions.