-Par : Najlae El Ouazzani-

Rabat, 08/03/2022 (MAP) – Sur la même lancée du combat pour les droits des femmes, la femme marocaine aujourd’hui lutte pour son autonomie et prône l’égalité des sexes même au sein du foyer. Les aléas de sa vie familiale ou professionnelle la poussent, de plus en plus, à revoir et reconsidérer les rôles et les attributions anciennement dévolus aux conjoints.

Les critères de sélection du prince charmant ont complètement changé pour les célibataires marocaines souhaitant se marier et fonder une famille. Autrefois, le mari idéal était celui qui finançait toutes les charges du quotidien, gâtait son épouse et ses enfants de cadeaux, de sorties et de voyages. Cela ne fait plus chavirer, de nos jours, le cœur des demoiselles.

En effet, elles craquent avant tout pour un homme qui partage leurs valeurs, estime leur autonomie et leur indépendance et qui leur permet de s’épanouir dans leur vie de couple en étant pour la parité et l’égalité des sexes.

Ce qui amène ces Marocaines à être plus exigeantes et à mettre les points sur les “i” avant de s’aventurer dans une relation sérieuse.

“Avant de m’engager avec mon mari actuel, j’ai mis un point d’honneur sur le fait de payer de façon égalitaire ma part ou 50% du loyer, des courses et des charges fixes”, témoigne Yasmine, une jeune de 28 ans fraîchement mariée. “Cela n’affectera en aucun cas ma féminité ni mon ego”, ajoute-t-elle.

Pour Samira, fini le temps ou l’homme est le seul responsable des dépenses des ménages. “ Comme je souhaite que mon mari s’investisse dans les tâches domestiques, je me dois de contribuer aux dépenses et aux charges financières. C’est comme ça que l’égalité s’installera au sein des foyers”, déclare la trentenaire à la MAP.

Aussi, selon d’autres femmes, la parité ne réside pas seulement dans le fait de partager les dépenses et les tâches ménagères. Elle doit être présente même pendant la prise des décisions relatives à la vie conjugale.

“Depuis toujours, j’estime que le couple est un lieu où chacun doit pouvoir exprimer sa singularité et garder son autonomie. L’épouse ne doit pas se laisser imposer les décisions et les désirs de son époux”, proteste Kenza, une célibataire cherchant l’amour.

“Chaque femme doit avoir son mot à dire peu importe le sujet. Cela lui permettra d’affirmer ses volontés et envies devant un partenaire qui se croit tout permis”, développe la célibataire. “Ceci dit, que ce soit pour le souhait d’avoir des enfants ou pas, leur éducation, ou tout simplement la gestion de la vie quotidienne, elle doit toujours avoir voix au chapitre”, poursuit cette dernière.

A noter aussi que les femmes marocaines commencent à être plus attachées à leur vie professionnelle et à leur indépendance salariale. Elles refusent catégoriquement que leur partenaire leur assure une mensualité et finance leurs dépenses à condition qu’elles quittent leur travail.

“C’est comme si elles se tiraient une balle dans la tête”, s’indigne Imane (33 ans, mariée). “Le travail pour moi n’est pas simplement une source de revenus qui m’évite de dépendre financièrement de mon mari mais aussi un moyen qui permet d’imposer son existence, de s’épanouir et d’échapper à la routine de la vie conjugale”, reprend-elle.

En somme, les habitudes des jeunes ménages ont beaucoup évolué. Les couples qui se déclarent paritaires et veillent à une implication équivalente dans les tâches domestiques, les charges financières et la prise de décisions sont de plus en plus nombreux au Maroc. Une évolution due à la lutte constante et acharnée de la femme marocaine pour l’égalité des sexes au sein des foyers afin d’avoir une vie de couple saine, équitable et épanouissante. Les Marocaines sont plus intransigeantes et sélectives avant d’entamer une relation conjugale et elles ont bien raison, puisqu’elles en ont les moyens et tous les droits !