Par Karim AOUIFIA

New York, 03/03/2022 (MAP)- A première vue, il ressort que la biologie et le monde des soins infirmiers sont deux domaines distincts, mais en réalité ils sont intrinsèquement liés par le don de la vie. Chacun, à sa manière, célèbre l’importance vitale de ce don, outre la force de la résilience, la persévérance et surtout l’espoir.

Cette “alliance” invisible pour certains, mais claire comme de l’eau de roche pour d’autres a été toujours présente dans l’esprit de Hanae Collins, cette jeune maroco-américaine qui a décidé un jour d’opérer la transition du monde de la biologie pour atterrir dans l’arène des soins infirmiers où la vie humaine compte et occupe le centre des préoccupations.

“L’expérience douloureuse que j’ai vécue avec ma grand-mère qui était aux prises avec le cancer a remis en question mes choix dans la vie”, confie à la MAP Hanae, d’une voix teintée de tristesse mais aussi d’espoir.

“L’impact de cet épisode de mon existence a eu un impact profond sur moi. A ce moment où se rencontrent la vie et la mort, j’ai bien réalisé la noblesse de tendre la main aux gens” dans le besoin, indique-t-elle.

Après un parcours réussi à l’université Ibn Tofail à Kénitra, couronné par une licence en biologie, cette native de Souk Larbaa El Gharb, soutenue par une famille soudée et compréhensible, a décidé d’élargir ses perspectives en prenant le chemin du rêve américain.

Il y a près de 17 ans, elle élit domicile au Connecticut, cet Etat du nord-est américain notoirement connu pour son hiver glacial. Après des débuts d’installation difficiles et une réflexion profonde, Hanae scelle son choix en intégrant la Central Connecticut State University.

“Au début, il y avait des hauts et des bas puisque j’ai dû étudier et travailler en même temps, mais j’ai été résolument déterminée à poursuivre mon rêve”, relève-t-elle, notant que son objectif ultime était d’avoir une mission “utile et respectée” dans la société.

“C’est pour cette raison que j’ai choisi d’étudier les sciences infirmières (Science of Nursing) à l’Université du Connecticut”, lance Hanae d’un ton empreint de fierté et de détermination.

Fille d’une mère enseignante et d’un père gendarme qui l’ont soutenu par tous les moyens tout au long de son parcours, la jeune maroco-américaine a enfin réalisé son rêve après des années de travail acharné et de persévérance en décrochant sa deuxième licence dans l’art et la science de la prestation des soins infirmiers.

Désormais une infirmière autorisée, une fonction qu’elle occupe depuis près de 10 ans, Hanae est aussi une superviseure qui gère une armada d’infirmiers dans l’un des plus grands établissements sanitaires dans l’Etat du Texas. Ce leadership a été sollicité tout au long de la crise sanitaire née de la pandémie de coronavirus.

“Il s’agit d’un poste qui requiert une grande expertise pour orienter aussi bien les infirmiers que les patients qui appellent les cliniques en quête de conseils médicaux”, explique cet “ange blanc” établi avec sa famille dans la ville texane d’Austin, ajoutant que cette profession lui a permis d’apprécier la valeur de la santé et de la vie, ainsi que la noblesse d’aider l’être humain quel que soit son statut social, sa couloir de peau ou son appartenance.

L’aventure éminemment humaine de Hanae est aussi un combat de tous les instants qu’elle mène au quotidien aux côtés de son époux, un neurologue américain confirmé à Texas.

Mère d’un garçon diagnostiqué autiste à l’âge d’un an et demi, elle ne lésine pas sur les moyens pour subvenir aux besoins spécifiques de son enfant, désormais âgé de 5 ans.

“J’ai décidé d’étudier de fond en comble ce trouble (autisme) à telle enseigne que j’en suis devenue un coach professionnel”, souligne Hanae, qui a créé une chaîne sur la plateforme YouTube dédiée pour aider les familles aux prises avec l’autisme à travers des conseils pertinents fruit d’une expérience avérée.

Également mère d’une jeune fille de 16 ans, elle organise en collaboration avec son époux des campagnes de collecte de fonds et de sensibilisation notamment à ce trouble neuro-développemental, le but étant de servir de “symbole d’espoir” pour les milliers de personnes qui le suivent sur sa chaîne YouTube.

Avec le même esprit d’abnégation, de patience et d’un altruisme sans borne, Hanae, motivée par un amour insondable à la Mère-patrie, se tient toujours prête à contribuer à l’épanouissement de la communauté marocaine établie au pays de l’oncle Sam.

“Je veille toujours à être un leader pour mes enfants, mes collègues et ma communauté. C’est pour cela que j’ai créé un groupe dédié à apporter du soutien aux femmes marocaines” en Amérique, indique-t-elle, ajoutant que l’objectif est d’apporter des conseils dans plusieurs domaines de la vie et d’inspirer le changement.

Dénommé “Hanae et les femmes actrices du changement”, le groupe est devenu, selon son initiatrice, une source d’inspiration pour les femmes à la recherche de motivation ou de nouvelles idées afin d’amorcer un nouveau départ dans la vie.

Mue par une volonté forgée au fil des expériences, Hanae est résolument engagée à poursuivre son chemin vers l’excellence, en puisant dans les valeurs de solidarité et la force de l’espoir.