Libreville- Cette jeune Gabonaise qui vit en France depuis 2018 est détentrice d’un doctorat en robotique, un secteur généralement dévolu aux hommes.

Née à Tchibanga dans la province de la Nyanga (Sud du Gabon), Irmella Moutsinga est une jeune Gabonaise âgée de 29 ans. Après l’obtention de son baccalauréat série D, elle intègre l’Université des sciences de Masuku et en sort cinq ans plus tard nantie d’un diplôme d’ingénieure électromécanique. Grâce aux encouragements d’une de ses professeurs et de sa volonté de poursuivre ses études jusqu’en doctorat, Irmella arrive en France en 2018. Véritable battante, elle se donne les moyens de réussir, afin de s’imposer grâce à ses compétences dans un environnement généralement attribué aux hommes.

Aujourd’hui, Irmella est docteure en robotique, une science assez vaste qui étudie les robots dans leur conception, leur réalisation et leur utilisation. Au départ, la jeune Gabonaise ne savait pas qu’elle devait évoluer dans ce domaine très loin de sa réalité. C’est au cours de son investigation pour trouver un directeur de thèse que l’occasion s’est présentée à elle. La robotique appliquée au domaine médical (un des sujets proposés) lui a plu, et elle a décidé de relever le défi.

“De toutes les façons, j’avais confiance en moi et en ma formation généraliste. Je savais que j’avais assez de pré-requis pour m’adapter, mais je savais aussi que ce ne serait pas facile” a-t-elle confié à l’AGP.

Comme tout cursus universitaire, celui d’Irmella était aussi empreint à de nombreuses difficultés. A ce propos, elle a déclaré : “réaliser un doctorat est en soi une épreuve très difficile. Le but d’un doctorat est de produire des connaissances ; ce qui signifie faire de la recherche et obtenir des résultats nouveaux qui permettront de faire une avancée scientifique dans le domaine visé. Il me fallait en trois ans maîtriser mon domaine de recherche et faire des propositions nouvelles par rapport à l’état de l’art, à l’existant. C’étaient donc des années de travail permanent, de stress et de dépassement”.

La jeune diplômée compte revenir au Gabon pour apporter sa pierre à l’édifice. Ce qui sera pour Irmella Moutsinga, l’expression de sa reconnaissance envers son pays qui l’aura accompagnée en finançant notamment ses études jusqu’en année de thèse.

“J’ai appris énormément de choses qui ne pourraient qu’être profitables au Gabon. J’espère simplement que le système soit plus favorable à la recherche scientifique, en octroyant un accompagnement financier suffisant et contrôlé, qui permettrait d’acquérir le matériel et les outils indispensables pour travailler de façon respectable”, a-t-elle déclaré, tout en insistant sur sa volonté de poursuivre ses recherches de manière permanente, afin d’être compétitive dans la sous-région, voire au-delà. Un cas qui devrait faire école au sein de la jeunesse de notre pays.

Valérie EZEME MBO