Man – Trente femmes issues d’autant d’organisations féminines à Man ont bénéficié les 20 et 21 juin 2023, d’une session de formation sur les Violences basées sur le genre (VBG) et des fistules obstétricales.

Cet atelier de formation est mis en œuvre par l’Association des femmes juristes de Côte d’Ivoire (AFJCI) section Man, en partenariat avec l’ONG ASAPSU et le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, sur le financement de Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA).

La formation a été animée par un assistant social, promoteur de capacité en VBG, Loukou Kanga et de Mme Binaté Brakissa, sage-femme et coordinatrice en santé mère-enfant à la direction régionale de la Santé du Tonkpi.

L’objectif était de renforcer les capacités des organisations féminines en promotion du genre et droit de l’Homme, la prévention des VBG y compris les mariages forcés, les Mutilations génitales féminines (MGF), l’identification et la référence des fistules obstétricales.
Le directeur régional de la Femme, de la Famille et de l’Enfant-Tonkpi (à droite), a procédé à l’ouverture de la session, à gauche, la présidente de la clinique juridique de Man

« La VGB est une réalité dans notre région. Il y a beaucoup de cas de viols ici et surtout beaucoup de cas violences et, on ne va pas oublier les dénis de ressources, d’opportunités ou de services. (…) Je pense qu’au travers de ces formations, ces femmes vont prendre conscience et à partir de là, commencer à marcher autrement et agir différemment pour pouvoir se protéger elles, et leurs filles », a relevé M. Loukou.

Désignées comme tout acte préjudiciable perpétré contre le gré d’autrui, les VBG constituent des violations des droits fondamentaux les plus fréquentes au niveau mondial. Les conséquences sur la santé physique, sexuelle et mentale des cibles sont multiples et entravent la participation des victimes à la vie sociale, voire communautaire.

Il existe six types de VBG à savoir, le viol, les agressions sexuelles, les agressions physiques, le mariage forcé, le déni de ressources, d’opportunités et de services, et, les violences psychologiques et émotionnelles.
Une vue des participants à l’atelier

Quant à Binaté Brakissa, elle a expliqué les facteurs favorisant la survenue de la fistule. Il s’agit notamment des mariages précoces, de l’excision, de la non fréquentation des centres de santé en cas de grossesse, des accouchements à domicile ainsi que des grossesses rapprochées.

Selon la présidente de la clinique juridique de Man, Kpan Justine, cet atelier est qu’un début d’une série d’activités avec les organisations féminines. « Après l’activité, nous mettons ces femmes en mission pour sensibiliser leurs paires au sein de la communauté sur les thématiques des VBG, les fistules et les conséquences », a-t-elle confié.

Pour leur part, les participantes ont promis de transmettre les connaissances reçues vu la qualité des intervenants et la pédagogie employée pour dispenser la formation.

Les violences basées sur le genre portent atteinte à l’autonomie, la dignité, la santé (mentale et physique) et la sécurité des victimes. Elles ont également un effet social et économique dévastateur et constituent un problème de santé publique et un obstacle à l’égalité des genres. Au nombre des VBG, figurent les violences sexuelles qui causent de graves conséquences, tel que les grossesses indésirées, les avortements à risque, les infections sexuellement transmissibles (y compris le VIH) et les fistules.

La Côte d’Ivoire enregistre tous ces types de VBG, comme le relève le rapport du Système d’Information et de Gestion des données Statistiques des Violences basées sur le Genre (GBVIMS). En 2022, ce sont 7 919 cas de violences basées sur le genre qui ont été déclarés et traités dont 1 198 cas de viols, 260 cas d’agressions sexuelles, 1826 cas d’agressions physiques, 182 cas de mariages forcés, 3073 cas de déni de ressources, d’opportunités et de services et 1380 cas de violences psychologiques et émotionnelles.