“Darou Khoudoss – L’Association des femmes du secteur des mines, du pétrole et du gaz (Women in Mining Senegal) a plaidé samedi auprès de l’Etat, des partenaires techniques et financiers et des collectivités territoriales pour qu’ils aident davantage les femmes des communautés vivant dans les zones minières à disposer d’équipements de transformation, de conservation et de stockage de produits agricoles, pour pouvoir capter les achats locaux des entreprises et atteindre ainsi leur autonomie.

Women in Mining a appuyé l’organisation samedi à Darou Khoudoss d’une exposition de produits transformés par des femmes des communes de Méouane, Darou Khoudoss, Mboro et Taïba-Ndiaye, avec le soutien de ladite association et son partenaire Onu Femmes.

Les femmes du secteur des mines ont choisi la région de Thiès en tant première zone minière du Sénégal, pour dérouler cette activité axée sur le thème “Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme”.

Cette exposition s’inscrit selon Aïda Diop Ndiaye, dans un souci d’innover dans la manière de célébrer le mois de mars, dédié aux femmes, en privilégiant des actions et initiatives en faveur de l’autonomisation des femmes par rapport aux débats et animations.

“Nous devons profiter de ces occasions pour amplifier les voix des femmes au niveau des communautés impactées”, a dit Mme Ndiaye.

Elle a souligné l’importance d’investir dans l’équipement des femmes des communautés, pour leur permettre d’avoir des produits de qualité répondant aux standards des entreprises, et pouvoir mieux capter la manne financière des achats locaux qui, selon elle, peuvent être plus importants que le contenu local et les contributions des sociétés minières au budget national.

Elle a noté que les femmes peuvent saisir cette opportunité, pourvu qu’elles bénéficient d’un accompagnement, non seulement dans l’emballage, la commercialisation, mais surtout la transformation de produits.

“Nous lançons un appel à tous les partenaires techniques et financiers pour investir en faveur des femmes, surtout des femmes au niveau des communautés”, a-t-elle dit. Cet appel s’adresse aussi à l’Etat à travers ses ministères en charge du commerce, de l’entreprenariat, de la microfinance des finances, et surtout de la femme, auxquelles il est demandé d’“accélérer le rythme”.

Ce qui pourrait consister à aider les femmes à acquérir des unités de transformation et de conservation. Mme Ndiaye fait aussi ce plaidoyer à l’endroit des collectivités territoriales, mais aussi du ministère des Mines qui pourrait, selon elle, “activer des leviers domestiques de mobilisation de ressources”.

Elle a évoqué, parmi les opportunités que peuvent saisir les femmes, le Fonds d’appui au développement local, qui doit être alimenté par 0,5% du chiffre d’affaires annuel hors taxe des entreprises. Elle dit réitérer le plaidoyer pour qu’un pourcentage de ce fonds soit dédié à l’autonomisation des femmes.

Bousso Cissé, présidente du Réseau des jeunes et des femmes pour le développement a exprimé ses regrets par rapport à la situation des femmes de l’arrondissement de Méouane, regroupant les quatre communes bénéficiaires de cet appui. Elles sont obligées, selon elle, de “bazarder” leur production agricole ou d’enterrer certains légumes, faute de moyens pour les transformer ou les conserver, en vue d’en tirer un plus grand revenu.

Elles ont présenté lors de cette foire des produits transformés à base de niébé, de manioc, du couscous et d’autres produits dérivés du mil, des sirops de tamarin et de gingembre, mais aussi du savon et du javel.

Bousso Cissé a dressé une liste de doléances des femmes de cet arrondissement situé dans le département de Tivaouane (ouest), qui veulent accéder à des financements pour acquérir de la matière première, disposer d’un local pour mener les activités de transformation, mais aussi avoir des magasins pour stocker convenablement leurs récoltes. Les femmes veulent aussi avoir des facilités pour exporter leurs produits.