Par Farouq El Alami.

Washington, 02/03/2022 (MAP), Poétesse, romancière, styliste, actrice associative, Salwa Gardaf incarne à elle seule l’inépuisable énergie créative de la femme marocaine.

Mère de cinq enfants, cette originaire de Ksar El Kébir a su puiser à la fois dans sa sensibilité féminine et son parcours de migrante en Amérique du Nord pour s’établir comme une artiste prolifique aux multiples talents.

Mme Gardaf, aujourd’hui installée avec sa famille dans la commune de Malden au Massachusetts (Nord-est des Etats-Unis), a attiré l’attention de ses enseignants, dès son plus jeune âge, par un don inné pour l’écriture, confie-t-elle dans un entretien à la MAP.

“Autodidacte, j’ai adhéré à une association locale d’écrivains en herbe, ce qui m’a permis à l’époque de diffuser certains de mes écrits sur les ondes de la station régionale de la Radio d’Agadir”, se remémore-t-elle.

Bien que sa passion précoce pour la littérature ne l’ait jamais quittée, ce n’est que bien plus tard, lorsqu’elle débarque aux Etats-Unis en 2016, que Mme Gardaf décide enfin de sortir son premier recueil “La patrie a-t-elle un prix?”.

“Cet ouvrage rédigé à la fois en arabe classique et en zajal a été conçu avec l’idée d’être chanté”, explique-t-elle. En 2021, la poétesse se convertit à la prose, publiant son premier roman sous format Kindle avec pour titre: “Migrants, entre fantasmes et réalité”.

“Cet ouvrage revient sur les défis auxquels sont confrontés de nombreux migrants qui voient leurs rêves d’une vie meilleure souvent brisés par la dure réalité de l’intégration à l’étranger”, a indiqué la romancière qui a déjà vécu au Canada avant de s’installer aux Etats-Unis voisins.

Actuellement, elle dit travailler sur une histoire pour enfants retraçant la fameuse bataille des Trois Rois (4 août 1578).

“Le but est d’initier les enfants de migrants marocains à la riche histoire et aux valeurs de leur patrie d’origine”, fait savoir l’écrivaine et artiste qui incarne, dans toutes ses œuvres et ses actions associatives, le profond attachement à son Maroc natal.

Ce patriotisme de cœur et le profond amour qu’elle voue aux enfants l’ont également motivé à écrire de nombreuses pièces de théâtre et des chansons destinées aux plus jeunes. Elle donne en parallèle des cours d’arabe et sur la culture marocaine.

Ce cheminement a ainsi débouché, fin 2021, sur la création du Centre Marhaba, une ONG qui organise des ateliers et des activités culturelles en faveur des enfants des MRE et de leurs familles avec pour but de raffermir l’attachement de cette génération à son pays d’origine.

Outre ses talents d’auteur, Mme Gardaf est une styliste confirmée. Adolescente, elle bénéficie, rappelle-t-elle, d’une formation à Ksar El Kébir en stylisme. Son arrivée à Vancouver en 2001 où elle a rejoint son mari, un professeur universitaire, lui a permis d’aiguiser ses talents dans ce domaine.

En Colombie Britannique, elle fait découvrir toute la richesse et la beauté de l’habit traditionnel marocain à un public canadien multi-ethnique, tout en y ajoutant une touche de modernité. Le succès est immédiat, lui valant les éloges du public et une certaine reconnaissance pour ses talents mis en avant par les médias locaux.

Au Massachusetts, Mme Gardaf développe plus son talent de styliste en habillant des poupées avec des tenues traditionnelles marocaines issues de différentes régions du Royaume. Ses œuvres ont été exposées notamment lors du Festival marocain de Boston. Cet évènement, qu’elle a présidé dans sa dernière édition en août 2021, a été marqué par une forte participation de la grande communauté marocaine dans la région du Nord-Est des Etats-unis.

Malgré la richesse de son parcours artistique et associatif, Mme Gardaf assure que son rôle de mère prime avant tout.

Sa devise: un foyer équilibré et sain pour soi et sa famille est indispensable pour pouvoir contribuer à l’édifice social.