Abidjan- La directrice de la Formation au ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant Dr Honorée Ghislaine Kouamé, a annoncé lors d’une conférence de presse tenue mardi 19 décembre 2023 à l’Institution de formation et d’éducation féminine (IFEF) Marie Thérèse Houphouët-Boigny d’Adjamé, qu’une enveloppe de 10 milliards FCFA est allouée pour la réforme des IFEF visant la relance de la promotion et l’autonomisation de la femme.

En effet, mises en place depuis 1958 sous la forme de « foyers féminins », en passant par la formule d’Institution d’éducation féminine (IEF) en 1986, jusqu’à devenir Institution de formation et d’éducation féminine (IFEF) depuis 1993, ces structures, actuellement au nombre de 130, disséminées sur l’étendue du territoire ivoirien, n’ont jamais bénéficié de réformes profondes qui permettent aux encadreurs et aux auditrices d’être véritablement en conformité avec les besoins du marché de l’emploi.

Ce montant dont l’Etat de Côte d’Ivoire fournit un milliard FCFA, sera soutenu en grande partie par des partenaires au développement, à savoir le Système des Nations Unies dont ONU Femmes, l’UNICEF, le PNUD, UNFPA, ainsi que des coopérations bilatérales dont les ambassades et des ONG internationales.

Ces réformes se feront d’abord au niveau juridique et institutionnel, c’est-à-dire créer une structure nationale de formation des formateurs dédiée à la formation initiale des enseignants des IFEF, renforcer le statut des IFEF par la prise de textes juridiques et institutionnels, structurer les contenus de la formation initiale des enseignants des IFEF pour tenir compte des nouvelles filières de métier, instituer la formation continue des enseignants des IFEF.

Ensuite, il aura une réforme au niveau pédagogique. Il s’agira d’instituer la certification des diplômes de fin de formation en IFEF, créer un service en charge des IFEF dans chaque Direction Régionale du MFFE, allouer des budgets conséquents au fonctionnement des IFEF, construire/réhabiliter et équiper les IFEF en matériels techniques et didactiques,…

Enfin, au niveau de l’insertion professionnelle des auditrices, il sera question d’adapter la formation aux besoins du marché de l’emploi, d’établir des conventions actualisées avec les professionnels des filières enseignées en IFEF, de créer un service responsable de l’insertion socioprofessionnelle et de l’accompagnement des auditrices en fin de formation, et de faire le suivi sur le devenir des auditrices formées et les retombées de la formation pour les bénéficiaires et pour la communauté, etc.

« La feuille de route sera mise en vigueur dès début 2024. Aussi, des nouvelles formations telles que celles du bâtiment et des travaux publics (BTP) ont été identifiées pour une meilleure diversification des métiers dans nos IFEF… Notre objectif est de contribuer durablement au renforcement du capital humain et à l’insertion socio-économique des jeunes filles et des femmes défavorisées (et de plus en plus de jeunes hommes) dans les zones rurales et périurbaines », soutient Dr Kouamé.

Les IFEF, fréquentés par la frange des femmes et des jeunes filles les plus défavorisées dès l’âge de 16 ans, font partie des « Ecoles de la seconde chance » implémentées en Côte d’Ivoire. Les formations principales sont la couture et la pâtisserie. S’y ajoutent l’alphabétisation, l’art floral, la broderie, l’art ménager, la comptabilité simplifiée… Pour l’année scolaire 2023-2024, les 130 IFEF comptent 6.000 auditrices.