Man -Mlle Loua Anne, de ses 1m 56, d’un teint noir des forêts montagneuses de Man, âgée seulement de 16 ans, n’avait pas idée qu’un jour, elle allait embrasser le métier de tapisserie.

« Une fois je passais et j’ai vu ceux qui sont devenus mes collègues aujourd’hui, travailler », a expliqué Mlle Anne.

Coup de cœur ! Anne décide illico presto d’intégrer l’équipe à la tâche pour apprendre la tapisserie. « J’ai approché mon patron actuel pour lui signifier que j’aimerais franchement apprendre le métier. Il a accepté sans difficulté surtout que je suis une fille et c’est comme ça j’ai intégré sans même que je paye un droit. Ce qui l’a motivé c’est de voir une femme venir vers lui pour faire le même travail que lui », a-t-elle poursuivi.

La formation initiale de la jeune fille va alors commencer en 2019. A six ans d’apprentissage, Anne se sent bien au milieu des hommes avec lesquels elle entretient d’excellents rapports.
Loua Anne en activité

« Avec mes collègues garçons, nous sommes en parfaite harmonie, je peux dire que ça va, parce que parfois quand tu es la seule fille parmi les hommes, c’est pas facile, mais ici nous sommes comme des frères », a confié l’adolescente.

Très à l’aise derrière la machine, elle coud les tapis en coupe que lui présente son patron. Ces coupes serviront à l’habillage de fauteuil dont toute l’équipe s’affèrent à donner forme sous l’œil vigilant du patron de l’atelier.

Depuis, Amandine n’arrête pas d’apprendre et de s’émerveiller. « En toute chose, c’est le courage. C’est un metier c’est pas facile, mais lorsque tu es dedans avec le courage, tu arrives à faire comme les hommes », soutient-elle.

Des regards des autres sur son choix, la jeune demoiselle dit souventes fois être objet d’étonnement et de comportement ‘’un peu bizarre’’.

« Quand les camarades me voient au travail souvent d’autres sont étonnées d’autres m’encouragent. Mais vous savez avec les femmes c’est pas toujours facile, souvent je rencontre de ces clientes quand elle

viennent, elles ont un comportement pas bien, un peu bizarre à mon égard tout simplement parce que je suis une femme », raconte Anne.

Passionnée par ce qu’elle fait, Loua Anne n’hésite pas à prendre le devant des travaux en atelier. De la machine au marteau, elle a le souci de mieux faire les choses, assimiler bien les consignes du patron pour sortir aguerrie de son apprentissage et se prendre en charge.

A la fin de sa formation, elle entend se battre pour obtenir son atelier à elle en vue de se prendre en charge et embaucher aussi des filles comme des garçons.

« Au début ce n’était pas facile mais avec le temps, j’ai su m’intégrer et j’aimerais un jour m’installer et avoir ma propre entreprise à moi et embaucher des filles et des hommes », a-t-elle révélé.

Elle a encouragé ses camarades filles à embrasser un métier et s’insérer dans la vie active.