Abidjan – Des organisations de défense des droits des femmes ont organisé un dialogue intergénérationnel en vue d’accentuer la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG).

Ce dialogue tenu mercredi 29 novembre 2023 à l’Institut universitaire d’Abidjan (IUA), a réuni dix leaders communautaires d’un consortium de cinq ONG soutenues par Carrefour international et SUCO et dix jeunes leaders engagées dans la promotion des droits de la femme.

La rencontre s’est tenue dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les VBG, qui se tiennent du 25 novembre (célébration de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes) au 10 décembre (Journée commémorative des Droits Humains) depuis 1991.

La campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles vise à galvaniser l’engagement individuel et populaire pour la lutte et la prévention des violences à l’égard des femmes et des filles (VEF), un fléau mondial affectant une femme sur trois dans sa vie.

La 33ème édition des 16 jours d’activisme cette année se tient sous le thème ‘’Investir pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles’’. Malgré la recrudescence des violences à l’égard des femmes et des filles, seul 0,2% de l’aide publique au développement est alloué à la prévention de la violence basée sur le genre. Un pays sur quatre (25%) ne dispose pas de systèmes de suivi des affectations budgétaires en faveur de l’égalité des sexes.

C’est donc pour renverser cette tendance, que cette année un accent particulier est mis sur l’importance de financer les différentes stratégies de prévention pour ainsi empêcher la violence de se produire en premier lieu, a indiqué la conseillère chargée de l’autonomisation des femmes à SUCO, Joëlle Murara.

« Pour contribuer à un avenir fructueux, il était important pour nous d’avoir, à travers cette rencontre, la conception des jeunes dans la lutte contre les VBG. Nous voulons faire d’eux des pères éducateurs futurs », a déclaré la représentante de SUCO CI, Evelyne Adom.

La représentante de Carrefour International, Marylylou Dosso a exprimé l’engagement de l’organisation à soutenir toutes les actions de lutte contre les VBG. « Prévenir les violences, c’est investir dans l’avenir des femmes et des filles », a-t-elle souligné.

Quatre femmes sur dix (40%) en Afrique de l’Ouest seraient victimes de violence selon une étude menée par le Réseau des femmes élues locales d’Afrique. On estime qu’une femme sur trois (76 millions) a subi des violences physiques, et ou sexuelles de la part de son partenaire intime. Des violences qui pouvaient être évitées. Plus de quatre femmes et filles sur cinq (86%) vivent dans des pays sans aucune protection juridique solide ou dans des pays où les statistiques n’existent simplement pas. Tristement, la violence à l’égard des femmes et des filles reste encore banalisée bénéficiant de très peu d’engagement politique pour son éradication,

Étudiante en Licence 3 à l’IUA, Koudou Gymna appelle à plus d’actions des parties prenantes à la lutte pour endiguer les VBG en Côte d’Ivoire.