Abidjan – La présidente du Conseil national des droits de l’homme (CNDH), Namizata Sangaré, a lancé mercredi 02 août 2023, à Abidjan, un panel avec ses points focaux médias, en préparation des élections régionales et municipales, dans le but de mettre en lumière la sécurité des journalistes.

Ce panel intitulé « Protection des journalistes en période électorale : enjeux, défis et perspectives » fait partie du mécanisme CNDH-médias, et son principal objectif est de sensibiliser les journalistes à mieux se protéger pendant les périodes électorales, en leur offrant un accès à l’information tout en soulignant leurs droits et responsabilités en matière de loi.

Pour Namizata Sangaré, la présidente du CNDH, la sécurité des journalistes et la lutte contre l’impunité sont cruciales pour préserver les droits fondamentaux, en particulier la liberté d’expression, garantie par l’article 19 de la Constitution ainsi que l’article 19 de la déclaration universelle des droits de l’homme.

« Notre pays est signataire du plan d’action de l’ONU sur la sécurité des journalistes et la lutte contre l’impunité, élaboré en 2012. Ce plan vise notamment à promouvoir des médias indépendants et libres et à reconnaître publiquement la valeur de l’accès à l’information, ainsi qu’à prévenir et protéger les journalistes des violences auxquelles ils sont confrontés, en mettant l’accent sur les femmes journalistes et les médias en ligne », a-t-elle ajouté, au siège de la structure.

Elle a également encouragé les médias à s’approprier les principes éthiques, en mettant en avant le principe d’honnêteté dans leurs productions, afin de garantir toujours « une information juste et équilibrée ».

Selon le président de l’Autorité nationale de la presse (ANP), Samba Koné, en raison de la sensibilité de la période électorale, les journalistes doivent, en s’appuyant sur le code d’éthique et de déontologie, être guidés, dans leurs différentes productions, par des valeurs telles que l’impartialité, l’équilibre de l’information, l’exactitude et la justesse dans la manière de rapporter les faits, sans tomber dans la discrimination, la diffamation et la corruption, afin de se prémunir de tout danger.

« Les journalistes doivent (…) couvrir le processus électoral avec rigueur et professionnalisme. Informer sur les programmes et projets de société des différents candidats, mais veiller à rendre compte de façon scrupuleuse du déroulement du processus électoral dans son intégralité », a ajouté M. Koné, soulignant que la sécurité du journaliste relève de la responsabilité de ce dernier.

Dans le monde, les journalistes continuent d’être victimes de diverses répressions, telles que des agressions mortelles, des agressions physiques non mortelles, des enlèvements, des détentions arbitraires, des menaces et des harcèlements en ligne et hors ligne, ainsi que des représailles contre les membres de leurs familles. Toutes ces attaques constituent une menace considérable pour la capacité des journalistes à accomplir leur travail essentiel et à servir le droit des populations à l’information.

Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), 86 journalistes et professionnels des médias ont été tués dans le monde au cours de l’année 2022, contre 58 entre 2019 et 2021.

D’après les chiffres de l’UNESCO, les régions les plus dangereuses pour les journalistes en 2022 étaient l’Amérique Latine et les Caraïbes, avec 44 meurtres, soit plus de la moitié de tous ceux qui ont été commis dans le monde. L’Asie et le Pacifique ont enregistré 16 meurtres, tandis que 11 journalistes ont été tués en Europe de l’Est. Les pays les plus meurtriers ont été le Mexique, l’Ukraine et Haïti, avec respectivement 19, 10 et 9 meurtres commis.