Libreville, 1er août 2023 (AGP)- Le Sommet Russie-Afrique organisé récemment, a vu la participation certaine de la junte féminine de tous secteurs dont celui de la presse. En témoigne la participation active de Mme Oumou BARRY SANA, directrice de l’Agence ivoirienne de presse (AIP) qui a intervenu lors du panel consacré aux médias.

Dans un dynamisme reconnu à cette grande femme du monde des médias en général, et singulièrement en Afrique, l’ambassadrice de la Côte-d’Ivoire au Sommet Russie-Afrique, a dit, dans son allocution circonstancielle, tout l’intérêt de cette grande messe de Saint Pétersbourg.

Elle a par ailleurs, relevé les stéréotypes et préjugés à l’encontre de la Russie et le continent africain. Lesquels selon elle, ne reflètent pas la réalité de ce pays d’Europe et les Nations africaines.

En effet, lors de sa prise de parole au panel médiatique tenu, en marge dudit Sommet, sous le thème : “Russie-Afrique : La lutte contre les stéréotypes – Le rôle des médias dans la formation d’une image positive des deux blocs”, le plaidoyer de Oumou BARRY SANA, était clair. « Les médias contribuent à marquer le processus de socialisation par la manière dont ils décrivent et interprètent les évènements de la vie publique. Par conséquent, ils jouent un rôle fondamental dans la formation de l’opinion publique et ont la responsabilité de contribuer à une meilleure compréhension et appréciation mutuelle entre nos deux régions. Notons toutefois que dans les médias traditionnels, il est indéniable que les idées préconçues persistent », s’est-elle indignée, avant de poursuivre que « la Russie est souvent perçue avec une certaine appréhension. Les conceptions préconçues sur la politique, le climat, la culture et la société russe peuvent renforcer les clichés et limiter la compréhension de l’écosystème de ce pays. Ce qui peut conduire à une perception négative. Quant à l’Afrique, elle est pour sa part souvent vue comme un continent homogène rongé par la pauvreté et l’instabilité. Au total, la plupart des médias ont tendance à se concentrer sur les problèmes et les conflits, créant ainsi une image déformée et négative de nos pays respectifs ».

Non sans déplorer le rôle des réseaux dans cette attitude des médias en général, elle a renchéri sur la question en ces termes : « Si d’un côté, ils permettent une diffusion rapide de l’information et un développement des interactions sociales et de la viralité, de l’autre, ils peuvent également faciliter la propagation de stéréotypes et de contenus négatifs non vérifiés ».

Au regard de cette réalité, cette femme engagée de l’écosystème des médias et par ailleurs Vice-Président de la Fédération Atlantique des Agences de Presse Africaines (FAAPA), a martelé sur la nécessité, entre autres, de promouvoir une utilisation responsable des médias sociaux et de travailler en collaboration pour mettre en valeur les aspects positifs des relations russo-africaines.

Pour y parvenir, l’Agence ivoirienne de presse (AIP), sous son impulsion, entend, selon elle, en tant de la meilleure manière, venir à bout de ces clichés.

Il s’agira ainsi de favoriser des partenariats entre médias des deux régions. Particulièrement pour les agences de presse. Ce, eu égard au rôle de ces dernières dans la lutte contre ce phénomène et déconstruire, par conséquent, les catégorisations figées.

Aussi, a-t-elle préconisé des projets médiatiques conjoints entre les médias russes et africains, mettant en valeur les réussites des deux régions, l’échange culturel et éducatif, la présence de correspondants de presse internationaux russes ou locaux recrutés par la Russie dans les pays africains à l’instar de ceux de Xinhua (Chine nouvelle) ou de l’Agence France Presse (AFP), ainsi que le renforcement des programmes d’échange d’étudiants, tels que les festivals culturels et les événements artistiques. Lesquels, selon elle, favorisent une meilleure compréhension des cultures respectives et mettent en avant la diversité ainsi que les atouts de chaque pays afin de mieux se faire connaître.

N’en est pas en reste, la diffusion dans les bouquets internationaux prisés en Afrique, des informations politiques, sociaux-culturelles, économiques … russes pour permettre à chacun de faire sa propre opinion.

Il en de même de la coopération économique entre la Russie et l’Afrique qui, pour Mme Oumou BARRY SANA, devraient offrir plus d’opportunités de croissance mutuellement bénéfiques.

« Les investissements russes en Afrique qui contribueraient au développement économique de nos nations, créeraient des emplois et favoriseraient les échanges commerciaux équilibrés », a-t-elle, entre autres fait savoir.

In fine, il s’agira pour la directrice de l’Agence ivoirienne de presse, de changer de paradigme.

« Nous avons la responsabilité commune de combattre vigoureusement les stéréotypes et de promouvoir une image positive de la Russie et de l’Afrique. Les médias ont un rôle prépondérant à jouer dans ce processus après les Gouvernants. Ensemble, en encourageant l’échange culturel, l’éducation et la coopération économique, nous pouvons construire une vision plus réaliste et équilibrée de nos deux régions, basée sur la compréhension et le respect mutuels », a-t-elle souligné au terme de son propos.