Odienné- Le nombre de décès maternels a baissé, à Odienné, en 2023, grâce au renforcement des mécanismes communautaires de prévention, impulsé par la mise en œuvre de l’initiative « Lôh Gnouman », une approche novatrice, en implémentation dans la localité, avec l’appui technique et financier de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le directeur régional de la santé du Kabadougou, Dr Alfred Ablo Yao, lors d’une cérémonie de récompense d’acteurs communautaires de santé, mercredi 13 décembre 2023, à Odienné, s’est félicité de la contribution significative de « Lôh Gnouman » à la performance réalisée, en l’année, d’une quinzaine de cas de décès de femme en couche déploré, contre une quarantaine en moyenne sur les six (années) précédentes.

Communiquant les statistiques, il a fait état de « quatre » décès enregistrés depuis le lancement de l’initiative, pour un total de « 16 ».

L’approche communautaire « Lôh Gnouman » a été lancée officiellement le 31 juillet, en présence du représentant résident de l’OMS, Dr Jean Marie Yaméogo. Douze décès avaient été déplorés du 1er janvier à la date de lancement.

L’initiative dans sa mise en œuvre voit l’implication notamment des accoucheuses traditionnelles aux côtés des professionnels de la santé. Celles-ci jouent un rôle de sensibilisation communautaire mais bien plus sont présentes aux côtés des sages-femmes au Centre hospitaliers régional (CHR) d’Odienné. Quoique n’intervenant pas en salle d’accouchement, leur présence à la maternité contribue notamment à décomplexer les rapports entres les praticiennes et les parturientes que des barrières culturelles peuvent refroidir.

« Quand nous avons fait les revus de décès, nous avons investiguer et nous avons vu que 65% des décès proviennent de la commune d’Odienné. Nous avons compris qu’il fallait impliquer les matrones parce que les parturientes allaient d’abord chez elles et c’est au dernier moment qu’on pense à l’hôpital et il est trop tard la plupart du temps. Nous avons fait recenser ces matrones, au nombre de 90, nous les avons d’abord sensibilisés pour qu’elles réfèrent les femmes à l’hôpital, dès qu’elles sont sollicitées. Mais nous avons aussi compris que c’est leur gagne-pain et qu’il nous fallait rechercher un moyen de les intéresser. Nous avons fait un projet, nous l’avons soumis à l’OMS qui a accepté de nous appuyer », a conté Dr Ablo.

« Lôh Gnouman », voit aussi, en amont l’intervention d’Agents de santé communautaire (ASC) qui revêtent dans les différents quartiers le statut de parrains ou marraines de femmes enceintes. Des parrains ou marraines qui vont suivre de bout en bout leurs filleules et veiller à ce qu’elles fassent toutes leurs consultations et accouchent à l’hôpital.

Le CHR d’Odienné accueille la phase pilote de l’approche avant son déploiement éventuel dans toute la direction régionale de la santé du Kabadougou.