Libreville, (AGP)- Cette femme qui, de judoka à plusieurs fois championne du Gabon et à l’extérieur, est devenue entraîneur dans cette discipline, s’est prêtée à notre protocole d’interview relatif à ce sport.

Vous êtes une figure emblématique du judo au Gabon, avec à votre actif un palmarès tant au niveau national qu’à l’international. Pouvez-vous, vous présenter et nous en faire l’économie ?

Je suis Evangeline Raïsa LEBOMI, ancienne internationale Gabonaise de Judo dans les catégories -52 kg et -57 kg. Plusieurs fois championne du Gabon et médaillée au championnat d’Afrique et aux jeux africains de Maputo au Mozambique et autres tournois internationaux etc…

L’on sait que vous avez gravi une grande marche, celle du judoka à coach. Qu’est-ce-qu’il en est concrètement et en quoi consiste votre rôle exactement ?

Tout à fait après ma carrière d’athlète, je me suis érigée dans une nouvelle dynamique tout aussi passionnante qui celle d’entraineur national adjoint des équipes cadets, mais aussi d’encadreur au judo club AMBAYE du Gabon mon pays qui est mon club d’origine ; sans oublier que j’occupe la même fonction au judo club MISSILE qui est un club militaire. Mon rôle est de faire perdurer cette discipline que j’aime tant, en accompagnant les jeunes dans l’apprentissage, mais aussi de les former afin de devenir l’élite de demain.

Vous êtes une femme dans le secteur du judo au Gabon, peut-on savoir quelle est la place de ce sport au Gabon et singulièrement celle du genre dans ledit sport ?

En effet, jusqu’à pas très longtemps, le judo Gabonais brillait de par son équipe féminine ; c’est-à-dire que ce sont les femmes qui ont toujours redoré au plus haut sommet, à l’échelle international le judo gabonais. A l’instar de notre grande championne, Mélanie ENGOUANG dans sa génération, mais aussi dans la génération qui l’a précédée, avec des femmes telles que Sandrine ILENDOU, Audrey KOUMBA, moi-même Evangeline Raïsa LEBOMIE. Et, nous avons nos championnes Sarah MAZOUZ et Karen AGONO WORA, toutes les deux médaillée d’or aux derniers jeux africains et détentrice du titre actuellement.
On se bat tant mieux que mal à assurer une relève chez les filles et afin de perdurer cette image positive du judo féminin gabonais.

Quelle est votre vision du judo au Gabon, notamment pour ce qui concerne la femme ? Et quelles sont vos perspectives en qualité de coach ?

Mes perspectives en qualité de coach et ma vision est de garder notamment le judo féminin en tant que maillon fort de la chaîne. Aujourd’hui c’est un grand challenge parce-que, il y a eu une grosse cassure ces trois dernières années au niveau national. A dire que c’est maintenant que le judo national redémarre. Donc il va falloir mettre les bouchées doubles dans les entraînements et préparer le mental des filles afin de les préparer au niveau international.

La pratique du judo comme toutes les autres disciplines sportives, n’est pas chose aisée et/ou facile, quelles sont les difficultés majeures de cette discipline ?
Et comment avez-vous contourné celles-ci au point d’atteindre ce rang de coach ?

Comme tous les sports de combat, le judo est une discipline qui demande beaucoup de courage, de discipline et de persévérance, mais aussi un gros mental ; c’est d’ailleurs ce qui a fait de moi la championne que j’ai été et l’entraîneur que je suis aujourd’hui.

Votre mot de fin à l’endroit des pratiquants de cette discipline et singulièrement des femmes ?

Ce que je peux dire aujourd’hui aux jeunes filles qui pratiquent ce sport, est que le judo est une très belle discipline. Elle m’a donné une deuxième famille mais, m’a aussi éduquée un temps soit peu de par ses valeurs qui sont le « code moral ». Le judo a fait de moi une femme autonome et forte dans la vie active. Pour cela, comme tout travail, il faut aimer et être passionné par ce qu’on fait.