Rabat – Opérateur économique des plus connus à San Pedro, ville balnéaire du sud-ouest de la Côte d’Ivoire, à quelque 300 km d’Abidjan, Fatiha Bourdier est une femme marocaine qui incarne la figure de l’entrepreneuse à l’énergie positive.

De hôtesse de l’air à propriétaire d’un hôtel prestigieux à San Pedro, lauréate du Prix d’excellence meilleurs hôtel et meilleurs manager 2016, cette native de Rabat, pleine d’enthousiasme et débordante d’énergie, a d’autres ambitions et idées à réaliser dans son domaine de prédilection: le tourisme.

’’Mon projet actuellement est la construction d’une école hôtelière professionnelle à San Pedro’’, a déclaré à la MAP, Fatiha Bourdier qui se sent autant Marocaine qu’Ivoirienne.

Ce projet, s’il aboutit, permettra de relever la qualité de la formation des agents hôteliers et servira de vivier pour satisfaire les besoins en personnel des établissements hôteliers implantés dans la région de San-Pedro, a-t-elle ajouté.

Invitée à donner un aperçu sur son parcours professionnel inspirant, elle a raconté qu’en 1998, ’’mon époux, feu Bourdier Gilbert, et moi avions décidé de nous lancer dans l’aventure de l’hôtellerie. Il s’agissait d’une aventure incertaine, surtout que notre ambition était la construction d’un édifice d’un haut standing’’.

Aventure incertaine parce qu’il fallait trouver les moyens financiers et puiser dans notre patience et notre abnégation pour arriver à réaliser notre ambition, a-t-elle argué.

Et de poursuivre que ’’le chemin a été difficile. Parfois nous avons failli abandonner mais notre volonté de réussir a été plus grande. Au décès de mon époux, je me suis lancée le défis de maintenir et de faire progresser notre réceptif hôtelier’’.

Avec un emplacement privilégié au bord de l’océan Atlantique, son établissement hôtelier, de 04 étoiles, comprenant notamment 75 chambres, 02 suites, une piscine à l’eau de mer, une plage privée, un restaurant gastronomique, et une salle de conférence de 300 places assises.

’’Il s’agit d’un monde concurrentiel, chaque jour il faut se battre pour maintenir le cap’’, a reconnu Fatiha Bourdier qui a su se démarquer dans son domaine grâce à sa persévérance, une formation professionnelle en hôtellerie et tourisme, et une riche expérience.

’’J’essaie à mon humble niveau de faire en sorte que chaque personne de passage à San-Pedro et dans mon hôtel se sente chez elle et ait l’envie de revenir en Côte d’Ivoire ou à San-Pedro’’, a-t-elle enchaîné.

Cet engagement dans le développement et la promotion du tourisme lui a valu de nombreuses distinctions, dont la plus prestigieuse est le prix d’excellence 2016 du meilleur opérateur hôtelier de Côte d’Ivoire.

Les autres distinctions reçus sont : Femme de l’année 2008 du département de San-Pedro, Prix de la meilleure femme entreprenante de l’année 2010 du département de San-Pedro, Prix des Awards des femmes battantes 1ère édition, en plus du diplôme d’ambassadeur volontaire décerné par ‘’Côte D’Ivoire tourisme’’ en 2015.

Souriante et admirable, Fatiha estime que les femmes africaines immigrées entrepreneures dans le monde sont des exemples à suivre.

’’J’admire leur courage et leur abnégation. Les choses deviennent de plus en plus difficiles pour tout le monde et particulièrement pour nous les femmes. Nous avons besoin de nous battre 10 fois plus que les hommes pour être considéré à notre juste valeur’’, a-t-elle dit.

En plus de son succès éclatant dans le domaine de l’entrepreneuriat, Fatiha est connue et reconnue aussi pour son altruisme, son humanisme et sa sociabilité.

’’J’ai de bonnes relations avec tout le monde. Je suis la présidente pour la région de San-Pedro de l’association des Marocains vivant en Côte d’Ivoire (AMERECI). J’œuvre pour le bien-être de tous les Marocains dans la région et j’essaie d’être la mère de tous et une oreille attentive de chacune et de chacun des ressortissants marocains en Côte d’Ivoire’’, a-t-elle fait remarquer.

Et de souligner : ’’Je n’ai pas attendu de mener une vie associative pour venir en aide aux autres. J’essaie depuis plusieurs années d’aider toutes les personnes qui ont besoin de soutien’’.

’’Je pense que si Dieu nous a un peu comblé c’est pour être au service de ceux qui sont moins nantis’’, a conclu Fatiha Bourdier.